Haute-Loire : les bénévoles d’Interfolk, la clé du succès du festival
Tous ceux qui ont déjà assisté au festival Interfolk ont pu apercevoir les « petits bleus ». Les bénévoles du festival sont reconnaissables à leur polo. Ils jouent un rôle primordial dans la réussite de la manifestation.
Cet été, ils seront encore une centaine à se mobiliser pendant une semaine, à l’occasion du 60e anniversaire d’Interfolk. Ils auront, pour une majorité d’entre eux, moins de 25 ans. Eux, ce sont « les petits bleus », les bénévoles du festival.
« Quand on chope le virus, il n’y a pas de vaccin, on reste ! »« Nous les recrutons à partir de 16 ans, si les parents signent une décharge parentale. Après, il n’y a pas de limite d’âge pour être bénévole », indique la présidente Maryline Mourgues.
Au sein de l’association d’Interfolk, les membres sont comme une grande famille. « Le bénévolat, reprend la présidente, quand on chope le virus, il n’y a pas de vaccin, on reste ! ».
Pour intégrer l’équipe des « petits bleus », Maryline Mourgues tient tout de même à rencontrer les candidats et à échanger avec eux. « C’est important de voir s’ils sont sur la même longueur que nous et s’ils correspondent à la philosophie du spectacle ». La plupart des bénévoles arrivent dans l’association via le bouche-à-oreille ou sur invitation d’un membre. Néanmoins, chaque année, Interfolk reçoit des candidatures spontanées.
« On peut diviser l’équipe de bénévoles en trois parties », détaille Gérard Chalendard, ancien président d’Interfolk. Il y a les guides, qui sont en permanence avec les groupes, les membres dédiés à la communication et les personnes de la maintenance. Toutefois, les compétences de chacun sont utilisées et la polyvalence est une qualité recherchée par l’association. Devenir bénévole à Interfolk, c’est profiter « d’un voyage autour du monde gratuit et sans bouger », image Maryline Mourgues. Cette expérience permet de s’ouvrir l’esprit, de découvrir l’autre et certaines rencontres peuvent donner naissance à de belles amitiés. « En 2007, j’ai fait une blague à un groupe chinois en leur disant : “à l’année prochaine chez vous pour les Jeux olympiques”. Ils ont pris ma phrase au mot et en 2008, j’ai été invité en Chine pour un voyage extraordinaire », se souvient Gérard Chalendard.
Malgré tous ces avantages, les bénévoles ont des missions à assurer et le festival leur impose un rythme de vie intense durant toute une semaine. « La journée peut commencer dès 6 heures et se terminer à l’issue des spectacles, tard dans la nuit », rappelle la présidente d’Interfolk. Quelques qualités sont donc requises, notamment du sang-froid. « En cas de gros problèmes, le conseil d’administration et la présidente restent disponibles », conclut Gérard Chalendard.
À quelques mois du festival, les « petits bleus » n’ont pas encore revêtu leurs polos. Mais ils sont déjà à pied d’œuvre pour organiser le 60e anniversaire d’Interfolk.
Pierrick Lescop
Témoignages
Killian Chanteloube, jeune bénévole« Je suis bénévole car mon parcours personnel m’a donné envie de rendre ce que l’on m’a donné. J’ai rejoint l’équipe, car je suis attiré par le folklore celtique, irlandais, espagnol et latino depuis petit. Interfolk me permet de voyager dans le monde pendant une semaine, aux côtés des “petits bleus”, dans une association où les différences ne sont pas des difficultés, mais plutôt une force. L’entraide, la bienveillance et le partage sont les valeurs directrices. Cette aventure m’apporte confiance et connaissances. Pour moi Interfolk, c’est une seconde famille. Le groupe qui m’a le plus marqué est Los Jateros, de l’Estrémadure (Espagne) venu en 2017. Je me souviens du jour où ce groupe a dansé à Saint-Étienne-Lardeyrol. Ils m’ont invité à les rejoindre sur scène comme des personnes du public. »
Pascale Sauzéat, secrétaire d’Interfolk« En 1982, je suis déjà membre du groupe folklorique, il est presque naturel de m’engager dans le festival. Je deviens directement guide en second, avec un guide expérimenté pour un groupe hongrois. J’ai accompagné beaucoup de groupes de pays de l’Europe de l’Est (Hongrie, Bulgarie, Pologne, Russie…) et à cette époque, en plus du groupe, on héritait d’un commissaire politique. Pour discuter librement avec les membres du groupe, il fallait parfois être rusé.
J’ai continué d’accompagner des groupes jusqu’à la naissance de mes enfants. En 1990, Anne avait 2 mois et demi, mais déjà, elle a suivi les soirées avec sa mère à la caisse. C’était son premier festival, elle ne s’en souvient pas, mais maintenant, elle est présidente de la section jeune. Dès que c’était possible, je faisais suivre les enfants et les trois sont rapidement devenus bénévoles. Depuis 2018, je suis secrétaire de l’association. »
Gérard Chalendard, ancien président« Le bénévolat est une maladie qui n’est ni contagieuse, ni héréditaire. Ceux qui en sont atteints sont de moins en moins nombreux, car le bénévole est rapidement épuisé. Il consacre son énergie à apporter aux autres ses soins, ses conseils, son amitié, sa disponibilité permanente. Sa montre ne compte pas son temps, son auto ses kilomètres et son téléphone ses appels. Son expérience ne s’arrête pas quand il s’adonne à son activité professionnelle. Le bénévole, malheureusement, peut guérir et alors il vit pour lui seul. Cette guérison, il la doit aux autres qui ne participent pas à ses réunions, qui lui ferment la porte, qui lui refusent son aide, qui ne le comprennent pas voire qui le critiquent. Le bénévole essaie bien de contaminer l’une ou l’autre de ses connaissances mais elles sont vaccinées contre cette affreuse maladie. Un jour, le bénévole aura disparu de la Terre. Alors seulement, on prendra conscience de sa valeur, des tâches accomplies et on regrettera, un peu tard, de ne plus en rencontrer. Encouragez-les, ils se dévouent pour vous. Venez et mettez votre expérience au service des autres. Le bénévolat est-il une maladie ? Allons donc, c’est une aventure passionnante ! »