Il vendait des granulés de bois qui n'étaient pas livrés : l'escroc condamné dans le Puy-de-Dôme
Un jeune Puydômois a été condamné à 18 mois de prison ferme pour une impressionnante série d’arnaques autour des poêles à granulés de bois.
Dans la salle d’audience, les victimes ne décolèrent pas. Tous pestent contre un seul homme, absent à la barre : un entrepreneur de 29 ans qui, au total, a escroqué plus d’une trentaine de particuliers ou sociétés dans diverses communes du sud du Puy-de-Dôme.
La première plainte date du juin 2023. Trois voisins de Saint-Cirgues-sur-Couze se regroupent pour passer une commande de granulés de bois auprès du prévenu. Il y a pour près de 3.850 €. Les semaines passent et les granulés n’arrivent pas.
Des justifications bidonsCette entourloupe de la part du même revendeur, près de 22 propriétaires de poêles à granulés en font les frais. À chaque fois, pour justifier les retards de livraison, celui-ci évoque un drame dans sa famille, un choc en voiture contre un blaireau ou autres mensonges, puis tente de se faire oublier. Quelques acheteurs finissent tout de même par recevoir la marchandise.
Parmi les plaignants figurent aussi des habitants du Cendre ou de Neschers qui avaient sollicité l’artisan pour l’installation d’un poêle, versant des acomptes de plus de 3.000 euros. Ils ne verront jamais les travaux se réaliser.
"Il a une méthode bien rodée, il attendrit les victimes, il parvient à s’immiscer dans leur logement et jamais rien ne l’arrête."
Le petit Madoff auvergnat tente aussi sa chance dans la vente de pizza. Il loue une remorque de food truck sans payer les loyers puis refuse de la restituer. Mine de rien, ces activités frauduleuses, en 18 mois, lui permettent d'engranger un chiffre d’affaires de 125.000 euros. Non déclaré, bien sûr.
Laure Moisset, au parquet, décrit un homme "sans foi ni loi" et rappelle que les faits ont été commis alors que celui-ci était sous le coup d’un sursis probatoire, à la suite d’une précédente condamnation. Elle veut 18 mois de prison dont dix assortis d’un sursis probatoire à son encontre.
Des troubles psychiatriques ?"N’y a-t-il pas plutôt dans ce dossier quelque chose de l’ordre du psychiatrique ?", s’interroge Me Naïma Hizzir en défense. L’avocate voit dans son client un homme "happé par un délire".
Vincent Boucheix est condamné à 18 mois de prison ferme. Le tribunal décerne un mandat d’arrêt à son encontre. Il a l’interdiction définitive de gérer une entreprise et cette fois, c’est lui qui devra régler près de 93.540 euros aux victimes.
Olivier Choruszko