5.000 visiteurs étrangers viennent au Sommet de l'élevage de Cournon : que viennent-ils y chercher ?

Benoît Delaloy est le responsable international du Sommet de l'élevage, qui se tient chaque année en octobre à la Grande halle d'Auvergne. Il revient sur la montée en puissance mondiale du rendez-vous cournonnais.

Comment avez-vous rejoint l’équipe ?

Je suis venu en octobre 2002, au départ voir à quoi l’événement ressemblait. Le Sommet avait dix ans et avait fait son trou au niveau régional et national. Il commençait à y avoir quelques exposants italiens, belges… À l’époque, ils étaient treize exposants étrangers ; aujourd’hui, il y en a 140.

Il était donc temps d’aller voir à l’étranger, avec deux angles de développement à l’international : les exposants d’un côté et les visiteurs de l’autre, sachant que les deux ne viennent pas pour la même chose.

Qu’est-ce qui attire les exposants étrangers ?

Les exposants cherchent à vendre leurs produits aux agriculteurs français. Sur les stands, il y a beaucoup de turn-over. Souvent, un exposant étranger vient deux ou trois ans, le temps de trouver un revendeur français ou de créer une filière qui va tout gérer, car l’exposant étranger a envie de s’appuyer sur quelqu’un en France qui le représente.

Pour moi, le but est d’aller chercher ces exposants en me rendant sur des salons un peu équivalents aux nôtres. On les trouve à 90 % sur des salons européens. Pendant très longtemps, ils étaient 100 % originaires des pays frontaliers européens ; désormais, ils restent majoritaires, mais on a un deuxième cercle avec les pays de l’Est : Pologne, Tchéquie, Hongrie.

On a aussi un ou deux Canadiens, mais les exposants restent à 90 % originaires des pays européens. L’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la Belgique constituent les 75 %.

Et les visiteurs étrangers ?

C’est beaucoup plus large du côté des visiteurs. Ils viennent avant tout pour l’élevage, pour la génétique française. Et là aussi, les deux tiers viennent d’Europe. Le profil un peu type du visiteur étranger, c’est un éleveur européen d’une race à viande française comme un éleveur de charolais allemand par exemple, un éleveur de salers espagnol… qui viennent voir la race dans son berceau. Cet éleveur étranger vient au moins deux jours, pour participer aux concours ainsi qu’aux visites d’élevages qui l’intéressent.

Le Sommet de l’élevage, au départ, c'était les races à viandes. Maintenant, le rendez-vous s’est clairement diversifié, on a une offre sur tout. Le pôle laitier est très important, on a aussi 25 races ovines…. Pour tout ce qui est petits ruminants, on a d’ailleurs un gros développement, notamment sur les pays de l’arc méditerranéen et en Asie centrale.

À côté, les visiteurs ne s’imaginent pas toujours qu’on a un parterre de machinisme aussi important. Et il n’y a pas que des agriculteurs qui viennent pour ce machinisme, il y a aussi des techniciens qui viennent voir les dernières innovations aussi bien en matière de génétique que de technologies sur les énergies, etc. Il y a plein d’innovations pour les éleveurs comme pour les marques étrangères.

Comment développez-vous ces liens avec l’international ?

Tout cela s’appuie sur des déplacements directs en Europe et ailleurs ; sur l’achat de publicités dans des médias professionnels étrangers (l’an dernier, on avait accueilli 51 journalistes étrangers de 25 pays différents sur le Sommet) ; sur une campagne de mailings (notre revue est traduite dans sept langues) ; on travaille également avec l’agence Business France et l’association Promosalons. Enfin, on s’appuie sur un réseau d’agents dans le monde qui font la promotion du Sommet ; nous avons une quarantaine de relais à l’étranger.

Dans les coulisses de l'organisation du 33e Sommet de l'élevage à la Grande Halle d'Auvergne

Entre janvier et mars, on gère surtout la prospection des commerçants étrangers. Actuellement, on commence la promotion auprès des visiteurs. Une fois que ces derniers viennent au Sommet, il faut bien les accueillir, il faut qu’ils se sentent bien et qu’ils aient envie de revenir.

Chaque année, on a un programme de visites d’élevage unique au monde : on propose 35 visites en quatre jours, pour tout voir de l’élevage à l’abattoir en passant par les outils agro-industriels. L’entrée du salon est par ailleurs gratuite pour les visiteurs étrangers ; ils ont à leur disposition le club international où ils peuvent se restaurer, prier, travailler…

Une soirée spéciale de France génétique leur est dédiée le mercredi au Zénith. Et c’est aussi pour eux qu’on a mis en place les navettes gratuites. L’an dernier, nous avons accueilli 5.000 visiteurs étrangers de 90 pays et chaque année ça monte. En 2002, ils étaient 200 ou 300.

Gaëlle Chazal