Deux résidents cinéma primés à Bordeaux
Moutier-d’Ahun. Deux résidents Cinéma primés à Bordeaux. La Métive a accueilli deux jeunes artistes cinéastes, Natan Castay et Yohann Kouam, dont le séjour au Moutier-d’Ahun est le résultat du prix obtenu par chacun au FIFIB (Festival international du film indépendant de Bordeaux). Tous les deux sont diplômés de l’IAD (Institut d’Arts et de Diffusion), de Belgique.
Natan CastayNatan Castay s’est fait connaître avec son long métrage En attendant les robots , primé à Bordeaux. C’est son film de fin d’étude à l’IAD qu’il réalise à la suite d’une expérience personnelle ; lors du confinement il a perdu son job d’étudiant dans un restaurant et s’est retrouvé à taper sur internet « comment se faire de l’argent en ligne ». Il est tombé sur Amazon Mechanical Turk, un site de micro-tâches. Natan Castay s’est inspiré de son vécu de Turker pour créer le récit d’Otto et de ses rencontres internationales avec ceux qui, comme lui, exécutent des micro-tâches pour une plateforme internationale. Dans la monotonie de son quotidien, Otto découvre au travers de ces échanges vidéo une communauté disparate et touchante. En attendant les robots se penche sur l’évolution rapide de la technologie et son intégration dans la vie quotidienne. À travers ce court métrage documentaire, Natan Castay interroge l’impact de l’automatisation sur l’existence humaine et le travail.
Durant son séjour à La Métive, Natan a écrit L’Hybris (nom provisoire), qui est l’histoire d’un jeune qui exploite les failles d’internet pour développer un business. Un personnage qui est suivi dans le temps permettant au réalisateur de parler de l’histoire d’internet.
Yohann KouamAprès un passage à l’IAD et des études de langues étrangères, Yohann Kouam part vivre à Berlin, Barcelone et Séville. Ces expériences lui inspirent des récits souvent polyglottes suivant des nomades. Il a réalisé des courts-métrages ( Fragments de vie, Les dimanches de Léa, The Return, From San Francisco with Love ) primés et présentés dans de nombreux festivals tels que le New York Film Festival, Clermont-Ferrand, Palm Springs et Premiers Plans à Angers.
Il développe actuellement l’écriture de deux longs-métrages ainsi que des projets expérimentaux.
Yohann Kouam pratique également assidûment la photographie et intervient régulièrement à l’éducation à l’image auprès de scolaires et d’associations dédiées aux activités pour la jeunesse.
En 2023, il réalise Après l’aurore , trajectoire de trois personnes pendant 24 heures : « la lumière de l’aurore se diffuse dans un ciel rose qui surplombe des tours imposantes. C’est le début d’une odyssée au cœur d’un quartier HLM de banlieue à travers trois de ses habitants. Yves, un artiste trentenaire expatrié à Berlin, Hamza un jeune sourd de 14 ans, et Déborah une entraîneuse de basket solitaire de 28 ans ». Ce film lui permet d’obtenir le grand prix des courts-métrages au FIFIB entraînant son séjour à La Métive, pendant lequel il s’est consacré à l’écriture d’un long-métrage sur le Berlin actuel, avec la trajectoire de plusieurs personnages qui lui permettent de faire le portrait de la ville.