Escargots, limaces et mildiou : comment limiter leur propagation ?
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Tomates, poivrons, haricots, salades, et jeunes plants font les frais de l’humidité. Les limaces et escargots en profitent pour proliférer. Voici quelques astuces pour que les larmes des jardiniers ne viennent pas gonfler le volume de l’eau déjà tombée.
Pour affronter la pluie de juin, il y a les dictons. Le fameux Saint-Médard, et sa pluie 40 jours plus tard ; puis saint Barnabé pour lui « couper l’herbe sous le pied ». Mais il faudra trouver autre chose qu’une prière à ces deux-là pour venir à bout des limaces, escargots et mildiou cette année.
1 - Disperser la surprise party des escargotsQuelques escargots au jardin, cela peut avoir de l’intérêt en termes de recyclage de matière organique et de travail du terrain. Mais certainement pas en grande quantité. Et encore moins à la période des jeunes pousses dont ils peuvent se nourrir toute la journée puisque la météo les y invite. Gilles Roussel, président des Jardiniers des pays d’Auvergne, ne s’en fait toutefois pas trop : « C’est ce qu’il y a de plus facile à ramasser. Si vous avez une famille ou des petits voisins, vous pouvez en faire un jeu d’enfant. »
On peut aussi pailler les pieds des plants : les escargots ont horreur des surfaces qui ne glissent pas. Ou encore leur « faire barrage » : une bande d’un mètre de terre nue entre le gazon ou la haie et le potager. Les escargots n’aiment pas s’y déplacer.
2 - Finie, la fête à la limace !Quand la pluie se prolonge, elles prospèrent ! Les jours humides de mai et juin leur ont donc offert une année exceptionnelle ! Et pour le coup, rien ne sert de pailler : les limaces seront ravies de glisser au sol, abritées. « Il y aurait des innovations de paillage plus efficaces à base de cheveux et de laine, mais nous n’avons pas testé. »
Les Jardiniers des pays d’Auvergne sont, aussi, dubitatifs sur le recours à la cendre et au marc de café autrement que de façon occasionnelle. Si nombreuses que leurs prédateurs ont du mal à réguler.
Les limaces, donc ? « Cette année, c’est impressionnant. Elles sont plus nombreuses, et, surtout, plus actives vu que c’est toujours humide ! » désespère Gilles Roussel. « Les toutes petites feuilles des jeunes plants, c’est tendre, elles en raffolent ! Il leur suffit d’une nuit pour dévorer et tuer un jeune poivron. »
Au jardin pédagogique de la rue Debussy à Beaumont, le vice-président, Michel Jouinot, mène une lutte respectueuse de l’environnement. Pour les plus grosses limaces (noires ou léopard notamment), il faut inlassablement… « ramasser à la main ».
Quelques astuces peuvent aider. Par exemple disposer au sol des planches de bois (qui serviront aussi à marcher sans tasser la terre), ou des tuyaux percés. Au premier rayon de soleil, les limaces vont s’y cacher. Il suffit de retourner l’objet en journée pour récupérer.
« Ce sont des méthodes sélectives. Mais quand le jardin est grand, il peut être compliqué de mettre des planches partout.
3 - Petites et redoutablesL’élimination manuelle pour les petites limaces grises est plus compliquée, voire impossible. Elles sont redoutables, par exemple pour leur manière de s’approprier les salades, en entrant au niveau du pied, puis en dévorant le cœur à l’abri des regards. « On ne peut pas les enlever car bien souvent on ne les voit même pas. Elles font des trous partout », explique Michel Jouinot.
Seule solution : des graines antilimaces bio qui agissent comme des coupe-faim. « Ça ne les empoisonne pas mais ça ne les nourrit pas. » Elles meurent de faim le ventre plein. Ensuite, elles peuvent faire sans risque le bonheur alimentaire de nombreux animaux : hérisson, larve du ver luisant, lézards, oiseaux. Gilles Roussel propose aussi le piégeage avec de la bière. « La levure de bière les attire, alors on enterre un récipient au ras du sol et on le couvre. Les limaces sont attirées, passent sous le carton et se noient. »
4 - Contre les maladiesHumidité et chaleur pendant de longues semaines en fin de printemps : le mildiou est à redouter. Ce nom générique désigne une série de maladies qui affectent les cultures quand l’hygrométrie empêche le feuillage de sécher.
Pas d’inquiétude pour un feuillage qui blanchit par manque de lumière mais il faut traiter à la bouillie bordelaise l’apparition de maladies. Le hic, c’est qu’il faut attendre que les végétaux sèchent, et encore trouver un créneau sans pluie pour éviter que le produit ne soit lessivé. Pour qu’il tienne mieux, on peut ajouter du « mouillant » : un tensio actif que l’on trouve en jardinerie.
5 - Prévenir plutôt que guérirL’astuce de Gilles Roussel, c’est le purin de prêle : à diluer à 10 % et appliquer sur tout le plant.
Celle de Michel Jouinot, pour les tomates notamment, c’est le petit fil de cuivre que l’on pique dans la tige du plant avant de le repiquer
Anne Bourgesanne.bourges@centrefrance.com