Le cheval mis à l'honneur cet été au musée Douët de Saint-Flour

L’exposition temporaire de cette année au musée Alfred-Douët fait la part belle au cheval. Une passion de l’ancien propriétaire des lieux.

Le cheval. Un animal cher à Saint-Flour, car, comme le notait le maire, Philippe Delort, à l’heure du vernissage de l’exposition « En selle ! » du musée Douët : « nous avons trois clubs équestres c’est rare à l’échelle d’une ville comme la nôtre. »

Un animal aussi cher à l’ancien propriétaire des lieux, devenu un musée sous l’égide de la fondation de la Caisse d’Épargne. « Alfred Douët nourrissait une réelle passion pour les chevaux, explique Céline Lagarde, médiatrice des musées. Il a baigné dans ce milieu depuis son plus jeune âge, et il s’y est intéressé au point de modeler le paysage équestre du Cantal. »

Car il ne se contentait pas de les monter. « Il s’est pris d’intérêt pour la génétique, et a fait venir ici des étalons améliorateurs. Pour créer une race locale dédiée à la course, qu’il voulait robuste pour résister au climat local. Avec succès : on a retrouvé des actes de vente, et ses chevaux s’échangeaient au prix actuel. » Alors, forcément « cette passion a modelé ses collections. Il a accumulé les œuvres d’art comme les livres sur les équidés. »

Cette exposition temporaire en est le témoignage. Le long des salles, entre des photos de l’ancien maître des lieux apprêté pour la chasse à cour, on découvre de nombreuses œuvres qui en disent long sur l’évolution de l’animal dans l’inconscient collectif. Ainsi, précise la médiatrice : « à partir du XVIIe siècle, on commence à percevoir le cheval comme un objet d’art. On le voit bien ici avec des sanguins de Van der Meulen, qui suivait Louis XIV pour peindre des paysages, et en profitait pour rendre hommage aux équidés. »Mais elle note aussi « qu’à cette époque, on le voit bien sur les œuvres présentées, apparaît une différence entre la noblesse et le peuple. Pour les premiers, les chevaux sont légers, pour les autres ils sont plus lourds. » Au fil des objets présentés, on remarquera aussi l’évolution du matériel, comme des box pour les animaux…

Au-delà de cette exposition temporaire, trois nouveautés sont à découvrir au musée Douët. D’abord, des vitraux, refaits à neuf. « Un certain nombre avait été endommagé par l’orage de grêle de l’été 2022, explique Céline Lagarde. Nous avons sollicité Laëticia Bastien, qui les a entièrement restaurés, et de notre côté nous avons repris ceux restant afin qu’il n’y ait pas de différence de teinte. » Au sein des collections, on peut admirer une autre œuvre restaurée, une statue de Saint-Roch, reprise par l’Atelier la Cerisée.

La statue rénovée d'un Saint-Roch fait sa rentrée au musée Douët à Saint-Flour

Enfin, un nouveau livret sur le musée sera bientôt disponible détaillant, salle par salle et œuvre par œuvre, les collections.

Yann Bayssat