La campagne des Législatives anticipées s'invite au conseil municipal de Moulins

Au conseil municipal de Moulins, l'opposition de droite a invoqué la campagne des Législatives anticipées et un possible changement de Gouvernement pour inciter la majorité LR à réaliser, d'urgence, des économies.

La majorité LR de Moulins a présenté ses comptes administratifs, au conseil municipal, mercredi soir. Elle a insisté sur les 9,6 millions d’euros investis en 2023, un niveau encore jamais atteint : lancement du marché de rénovation de l’éclairage public, travaux du chemin de halage, deuxième pont, centre des sports Hector-Rolland…

Stefan Lunte, pour l’opposition de droite, a fustigé : "La liste des investissements en 2023, est impressionnante, avec de belles réalisations. Mais cet effort d’investissements supplémentaires, la majorité l’a financée, via notre fonds de roulement de trésorerie, mais aussi via les impôts. Les Moulinois ont dû payer plus d’impôts car la facture n’a cessé d’augmenter avec la revalorisation annuelle des bases, sur laquelle les taux s’appliquent. Les recettes de la taxe foncière sont passées 9,4 millions en 2019 à plus de 11 millions, en 2023. Enfin, la dette augmente, avec les nouveaux emprunts".

Quels seront les investissements de la ville de Moulins en 2024 ?

Il a insisté : 

La hausse des dépenses de fonctionnement n’est pas de votre seule faute. Elle s’explique par des facteurs externes, mais nous devons réagir dès cette année, il faut contrôler notre train de vie. C’est un appel d’urgence, que je vous lance. 

Et d’invoquer la politique nationale et les Législatives : "Le déficit de la France est un des plus élevés d’Europe. Quelle sera l’attitude du futur Gouvernement ? Difficile de le dire, mais Jordan Bardella a annoncé un audit sur les comptes publics, en cas de victoire du Rassemblement national. Le pays ne peut plus se permettre de vivre au-dessus de ses moyens. Nous devons, nous aussi, appliquer une politique plus prudente des dépenses de fonctionnement qui ont dérapé en 2023, améliorer notre épargne nette, sans nouveau recours massif à l’emprunt".Son collègue d’opposition de droite Damien Jacquet s’est étonné de l’absence du député sortant Yannick Monnet, candidat à sa réélection [il est aussi leader de l’opposition de gauche], "sur un sujet aussi important", car "la politique annoncée par le Nouveau Front populaire en cas de victoire impactera les finances des communes".La première-adjointe Cécile de Breuvand a rétorqué avec fermeté :

"Ce n’est pas le lieu pour faire un débat sur les législatives, il y a d'autres enceintes pour cela. Nous sommes dans un conseil municipal !"

Avant d’ajouter : "Grâce à notre gestion prudente depuis des années, nous avons pu faire plus de 9 millions d’investissements en 2023, et des projets qui se voient. Avec le nouveau pont, la ville est décongestionnée"."Au lieu de faire peur aux Moulinois, nous devrions nous réjouir de ne pas augmenter les taux ! Beaucoup de communes aimeraient pouvoir le faire. C’est souvent la double peine, pour les contribuables", a commenté la maire-adjointe Dominique Legrand."Nous n’allons pas transformer cette pièce en lieu de campagne de candidats aux législatives", a voulu tempérer le maire LR Pierre-André Périssol. Peine perdue. L’opposition de droite a insisté. Lourdement. "Vous représentez 7 % des électeurs !", a notamment lancé Damien Jacquet à la majorité. Ambiance. Silencieuse de bout en bout, l’opposition de gauche n’a pas pris part au débat.

Ariane Bouhours