Le souvenir de ce 17 juin 1944
![Le souvenir de ce 17 juin 1944](https://www.lamontagne.fr/photoSRC/VVZTJ19dUTgIDAVOBQwd/7080347.jpeg)
Les Marmanhacois n’ont pas oublié le 17 juin 1944 où un maquisard a trouvé la mort, et l’ont commémoré, 80 ans après.
À 8 heures ce 17 juin 1944, Bernard Wourms, entré en résistance 11 jours plus tôt, et un petit groupe de maquisards rejoignent leur compagnie FTP à Mandailles. À Marmanhac, ils sont surpris ce matin-là par une patrouille allemande en plein bourg.
Bernard Wourms, sans doute poussé par la crainte d’être reconnu comme évadé du camp de concentration berlinois deux mois plus tôt, tente de fuir en escaladant le mur du château de La Voulte. Repéré, et comme souvent en pareille circonstance, une rafale de pistolet-mitrailleur le fauche en pleine course. S’étaient-ils arrêtés à Marmanhac en venant de Saint-Paul-des-Landes pour passer la nuit, faire une pause ? Avaient-ils été dénoncés ?
Des hypothèses circulent mais, hélas aujourd’hui, les personnes pouvant témoigner ne sont plus là. Seuls Albert Fel, Pierre Landes ou Roger Rouffet qui avaient alors entre 5 et 10 ans, gardent quelques vagues souvenirs de cet épisode. Le premier se rappelle avoir été stoppé avec sa grand-mère sur la route d’Aurillac, le second en garde une image précise. « Ce soir de juin, avec ma famille et un groupe de villageois, nous nous sommes recueillis sur le petit replat au bord de la rivière l’Authre, où le maquisard était décédé après avoir réussi à ramper quelques dizaines de mètres. Là nous avons entonné La Marseillaise . Il fallait être courageux ! ». Que demander de plus à un enfant alors âgé de 6 ans, 80 ans après.
De précieux documents dévoilésAujourd’hui, une plaque sur le mur du château au bord de la route qui conduit à Laroquevieille indique seulement « À la mémoire de Bernard Wourms, tué par les Allemands le 17 juin 1944 ». Restent aussi des documents que la mère du défunt et sa sœur, venues en pèlerinage à deux reprises ont remis à Laurent Tellier en 2003. Des actes authentiques que l’élu a voulu porter à la connaissance des habitants en ce jour du 80 e anniversaire. « Il n’était pas né à Marmanhac, il y a juste été enterré quelque temps en attendant son identification, grâce à des objets personnels car il ne portait pas de papiers sur lui », indiquait Laurent Tellier.
Rien d’étonnant, puisque les maquisards cachaient les sources d’identification personnelles pour éviter les représailles envers la famille. Ensuite, sa mère a rapatrié le corps près d’elle à Paris. Et l’élu de poursuivre : « On ne pouvait pas laisser passer les 80 ans du sacrifice de ce garçon alors âgé de 19 ans sans bouger. Au-delà du devoir de mémoire, c’est aussi une reconnaissance ».
En présence du maire, d’élus de la commune et d’habitants émus par la gravité de l’instant, une minute de silence était observée devant la plaque commémorative.