Le quartier des Bughes à Clermont-Ferrand cherche un médecin

Après la pétition qui a réuni plus de 800 signatures, le collectif citoyen "santé aux Bughes" a déployé, ce jeudi après-midi, une banderole " quartier cherche médecin" à la Maison des Boulistes.

Le collectif citoyen " Santé aux Bughes " se mobilise depuis plusieurs semaines pour attirer l’attention sur le désert médical qui se profile dans ce quartier de Clermont-Ferrand.Le docteur Évelyne Legoy, 75 ans, dernier " médecin de famille " du quartier aspire à une retraite bien méritée et, depuis trois ans, elle multiplie, en vain, les démarches pour trouver un successeur. 

Ce jeudi après-midi, les membres du collectif ont déployé, à la Maison des boulistes, juste en face du cabinet du Dr Legoy, rue Lavoisier, une banderole où l'on peut lire " Quartier cherche médecin " afin d'attirer l’attention des élus locaux ou, mieux encore, celle d’un(e) jeune médecin en quête d’un cabinet où exercer.

De très nombreux patients, surtout des personnes âgées, étaient présents pour cette action, inquiets de ne plus avoir de médecin à proximité et de ne plus pouvoir se déplacer un jour. Mais dans un quartier en pleine expansion qui devrait voir 300 logements sortir de terre d'ici peu, ce sont des milliers de personnes qui demain seront sans médecin traitant, d'autant que le quartier des Bughes n'est pas seul à souffrir à Clermont-Ferrand. 

Mercredi, Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand, a reçu une délégation du collectif, mais, a rappelé son adjointe, Sylviane Tardieu,  présente lors de l'installation de la banderole, " un maire n'a pas le pouvoir de réquisitionner un médecin". 

Pour les membres du collectif, il faudrait "que les politiques et le conseil national de l'ordre des médecins prennent courageusement ce dossier à bras-le-corps". Certains se demandent s'il ne faudrait pas "interdire aux jeunes médecins d'effectuer des remplacements plus de deux ans, afin d'éviter qu'ils ne se transforment en " mercenaires" de la santé".

La députée sortante Marianne Maximi et la sénatrice Marion Canalès se sont pour leur part dites "favorables à une régulation de l'installation des médecins comme cela se fait pour les pharmaciens". Le docteur Evelyne Legoy exerce boulevard Lavoisier où un centre de santé pourrait aisément être créé avec 12 bureaux, encore faut-il trouver les praticiens intéressés.

Reste que le problème est plus profond : on ne forme tout simplement plus assez de médecins et, ville ou campagne, le désert médical avance inexorablement.

Rappel. Clermont-Ferrand compte actuellement 152 médecins généralistes dont 44 ont plus de 60 ans et parmi ces derniers, 23 ont plus de 65 ans. Par ailleurs, 14 % des Clermontois de plus de 17 ans n’ont pas de médecin traitant, soit 15.412 personnes, dont 1.399 souffrent d’une affection de longue durée.

Géraldine Messina