80 ans après la Libération, de nouveaux panneaux pour l'itinéraire "Les voies de la Résistance" à Saint-Maurice-la-Souterraine
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Mercredi 12 juin, le village du Chaussat à Saint-Maurice-la-Souterraine (Creuse) a accueilli la commémoration du 80e anniversaire de la Libération. Cette cérémonie, qui a rassemblé une soixantaine de personnes (*), rendait hommage aux événements tragiques des 17 et 18 mai 1944, lorsque le maquis sostranien fut attaqué par les forces de répression de Vichy. Deux Résistants, Georges Périchaud et Raymond Gorre furent alors tués.
La cérémonie de Saint-Maurice-la-Souterraine (Creuse), empreinte d’émotion, a été marquée par la présence des familles des résistants et de celle de Paulette Blondin, secrétaire de mairie pendant plus de 30 ans, qui a activement participé à la Résistance locale. L’itinéraire Les voies de la Résistance, inauguré en 2011, lui est dédié. Des membres de la famille de Raymond Gorre, qui ne se connaissaient pas, se sont rencontrés à cette occasion.
Le déroulement de la commémoration s’est organisé en trois temps forts : le dépôt de gerbes sur la stèle de Raymond Gorre, l’allocution du maire et l’inauguration des nouveaux panneaux de l’itinéraire Les voies de la Résistance, enfin, le dépôt de gerbes sur la stèle de Georges Périchaud.
Le maquis sostranien attaqué les 17 et 18 mai 1944Dans son discours, Evelyne Augros, maire, a rappelé les événements de mai 1944 : « Les 17 et 18 mai, le maquis sostranien a été violemment attaqué par les forces de Vichy. Georges Périchaud a été abattu et Pierre Florimond Gorre, dit Raymond, a été assassiné après avoir été grièvement blessé ». Mme Le maire a ensuite lu un extrait poignant du témoignage de Paulette Blondin, soulignant le courage et le sacrifice des Résistants.
L’inauguration des nouveaux panneaux, réalisés avec le concours de l’Office national des combattants et victimes de guerre (ONaCVG), a permis de raviver le souvenir des événements de 1944. Ces panneaux enrichis de cartes et de photos d’archives sont un hommage durable aux héros locaux et à leurs actions.
Un témoignage émouvantLa cérémonie s’est achevée par le témoignage émouvant d’Aimé Deloménie-Gorre, un membre de la famille de Raymond Gorre. Il avait 9 ans à l’époque. Présent lors de la cérémonie, il avait écrit une lettre au maire, qui en a lu un extrait, faisant allusion à un article titré « Entretenir la mémoire de la Résistance », paru dans le Populaire du Centre en 2021 sur les événements du Chaussat : « Depuis 1944, pour toute la famille Gorre, Pierre Gorre (dit Raymond), avait été tué par balle, au combat, sur la commune, le 17 mai 1944 et nous avions toujours cru que c’était par les Allemands. Alors, quelle surprise de découvrir qu’il a été assassiné par des Français ! Et en même temps, quelle tristesse ! Cependant, cette vérité historique n’enlève rien à son engagement et à son sacrifice ».
Evelyne Augros a conclu avec la fin de la lettre de M. Deloménie-Gorre : « Maintenant, depuis bientôt 80 ans, nous vivons en paix en France. Nos enfants et petits-enfants n’ont pas connu la guerre et sont, pour beaucoup, inconscients de cette chance ».
Pourtant, la paix est toujours fragile. C’est une raison de plus pour entretenir la mémoire que nous devons à la Résistance et aussi une nécessité toujours d’actualité.
(*) Parmi les personnalités présentes figuraient Valérie Simonet, présidente du Conseil départemental ; les conseillers régionaux et départementaux, ainsi que les maires des communes voisines, dont Étienne Lejeune. Les représentants de la Gendarmerie nationale, des ordres nationaux et des associations patriotiques étaient également présents.