Bellenaves fut un refuge
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Des Bellenavois se remémorent des anecdotes vécues pendant l’année 1944, lors de leur prime jeunesse, ou des faits relatés par des anciens.
Les enfants manquaient de sucreries. Lors de haltes de convois allemands sur la place du château, des soldats donnaient quelques gâteaux aux gamins curieux. Suzanne, la maman du petit Jacky Estève, lui interdisait de les manger.
Certains rituels quotidiens subsistaient. Madeleine Chanelet et son frère Jacques allaient chercher le lait à la ferme voisine pour ravitailler leur père hôtelier. En juin 1944, c’est sous escorte allemande qu’ils s’acquittaient de leurs tâches, des officiers de la Wehrmacht ayant réquisitionné l’hôtel du Levant, actuellement Hostellerie du Château, pendant une semaine.
Durant ces années, le château de Bellenaves accueillait les vitraux de la Sainte-Chapelle de Paris. Un certain Garmy avait été envoyé sur les lieux pour les garder. Garmy, lui-même musicien, a enseigné le solfège aux enfants, puis a réactivé la fanfare locale.
Lors de la débâcle de 1940, des Belges ont trouvé refuge au village. Louis Aufaure, cordonnier, a accueilli durant toute la guerre un réfugié alsacien qui a travaillé dans l’échoppe, bien que ses convictions religieuses correspondaient peu à celles de son bienveillant patron.
Cette période a vu des familles bellenavoises accueillir de nombreux enfants placés par l’Assistance publique.
À Bellenaves, proche de la forêt des Colettes, on côtoyait de nombreux maquisards et résistants. Le bâtiment surnommé « hydro », rue du Roussillon, abritait des auteurs de violents pamphlets anti-collaboration.