Roman Doduik, Pirre Richard, Koubi... Quelles sont les belles réussites de la saison culturelle d'Issoire ?

Vingt rendez-vous, 6.700 spectateurs, des publics de tous les âges et de nombreux champs artistiques explorés… La saison culturelle de la ville d’Issoire (Puy-de-Dôme) s’est terminée il y a quelques semaines avec son lot de pépites et de réussites. On fait le bilan.

Théâtre, danse, musique, cirque, marionnettes, arts visuels… la vingtaine de dates proposées lors de la saison culture d’Issoire a permis d’explorer de nombreux domaines. De quoi satisfaire les spectateurs. "Plusieurs fois, j’ai entendu que les gens trouvaient la programmation équilibrée. Avec une qualité de spectacles, pas seulement sur deux ou trois dates, mais sur toute l’année", avance Ulrick Bronner, adjoint en charge de la culture et du patrimoine.

Roman Doduik, trait d'union entre les "djeuns" et les "darons", bientôt sur scène à Issoire

Des bons points qui font, bien entendu, plaisir à toute l’équipe de l’action culturelle et qui trouvent un deuxième son de cloche dans les chiffres de fréquentation : 6.700 personnes se sont assises sur les chaises d’Animatis notamment pour de franches tranches de rire. "On avait joué la carte de l’humour cette saison. Et cela a payé. Deux humoristes de génération différentes ont fait le plein : Pierre Richard, et Roman Doduik", observe Séverine Paulet, directrice de l’action culturelle.

Cerise sur le gâteau, toutes les générations se sont retrouvées dans ces deux propositions. Ainsi, lors de la venue de Roman Doduik, en avril dernier, alors que l’artiste participait à l’émission de télévision Danse avec les stars sur TF1, plus de 300 jeunes ont poussé les portes de la salle de spectacle issoirienne : "Cela veut dire que les jeunes sont prêts à sortir quand on leur propose un spectacle de qualité", se félicite l’adjoint.

Pierre Richard a su convaincre le public.Des adolescents qui sont également venus accompagnés de leurs parents et qui n’ont pas hésité à attendre dans le hall la sortie de l’humoriste. " Il est resté plus d’1 h 15 à signer des autographes et à prendre des selfies", se souvient la directrice. Voilà d’ailleurs une des tendances de cette édition 2023-2024 : le public apprécie de prolonger la soirée dans le hall, en sortant de la salle. 

"Les gens prennent le temps de discuter, de nous aborder et de refaire le match en attendant que l’artiste arrive"

Il faut dire que l’arrivée de l’association Les Backlines, composée de bénévoles passionnés de culture, pour tenir une guinguette avant et après les spectacles à Animatis, favorise les échanges autour d’un verre.

Au rayon des réussites de la saison se trouvent également les deux spectacles de danse avec Underground de la Cie Suprême Legacy en janvier et Sol Invictus de la Cie Hervé Koubi en mars. Deux événements complets qui ont également permis d’attirer un public géographiquement plus éloigné d’Issoire. Que serait une saison réussie sans ses belles surprises ? Encore une fois, 2023-2024 n’a pas dérogé à la règle. Bien au-dessus du silence du Théâtre des possibles est assurément à ranger dans cette case. Ce spectacle de poésie a enchanté le public présent. Tout comme le bord plateau où 200 personnes ont pu échanger avec la compagnie. Un moment suspendu.Le spectacle d'Hervé Koubi s'est déroulé le 19 mars. Le ciné concert de Guillaume Perret, 16 levers de soleil, a, lui aussi, permis d’offrir une proposition moins classique, hors des sentiers battus. De quoi faire voyager le public. "C’est aussi notre rôle d’éveiller à autre chose », souligne Ulrick Bronner.Autre chose, c'est aussi aller à la rencontre de personnes éloignées de la culture. Ainsi, une comédienne-chanteuse de la Cie des Gentils s’est rendue au sein de la résidence La Cascade pour animer un atelier avec les personnes âgées.

"Cela a été un moment de bonheur. Et de nombreux résidents sont ensuite venus assister à la proposition Les (pas tant) Petits Caraoquets (de conserve) à Animatis"

Cette volonté se caractérise également avec l’accueil de troupe en résidence comme la compagnie de théâtre La Transversale, qui est reçue durant trois ans à Issoire, au rythme de sept ou huit semaines de résidence chaque année. Ou celle de scolaires qui ont été plus de 1.000 à pousser les portes d’Animatis lors de séances jeune public et plus de 400 lors des moments tout public.

La page 2023-2024 refermée, dans quelques jours, le 2 juillet, la programmation de la prochaine saison culturelle sera présentée aux abonnés. Et encore une fois, les propositions seront éclectiques. Peut-être même plus que jamais. "Nous allons avoir une vraie innovation avec un spectacle pour personnes sourdes et muettes. Un véritable outil d’inclusivité qui nous tenait à cœur depuis longtemps", devance Ulrick Bronner.

Un élément de plus pour continuer à satisfaire le public habitué d’Animatis, en offrant des espaces pour en accueillir un nouveau.

Jean-Baptiste Botella