Ils se forment à l'identification des papillons de Creuse et du Limousin
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Une journée de formation consacrée à l’identification des papillons de jour en Limousin, était organisée, jeudi 20 juin, à La Celle-Dunoise, par le Conservatoire des espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine et la Société entomologique du Limousin.
Les fortes averses les ont dissuadées de sortir leurs filets dans les landes humides de Nambord, pour capturer quelques insectes volants, comme cela était initialement prévu. Mais les participants à la journée dédiée aux papillons de jour, qui avait lieu le 20 juin 2024, à la Celle-Dunoise, ne sont par pour autant repartis bredouilles : ils savent désormais mieux identifier les lépidoptères qui fréquentent notre région.
Former des “observateurs”Un rendez-vous proposé par le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) de Nouvelle-Aquitaine, dans, une volonté « créer une dynamique » autour de ces invertébrés, aussi fragiles que méconnus, assure Julien Jemin. « Il existe un plan national d’action en faveur de la conservation des papillons de jour. Plusieurs espèces sont menacées. Or, peu de gens s’intéressent réellement à ces animaux », ajoute le chargé de mission du CEN.
Frédéric Dissard, chargé d’études de la Société entomologique du Limousin (SEL) et principal intervenant lors de cette journée, complète :
Il nous faut former davantage d’observateurs pouvant recueillir des données pour faire avancer les connaissances sur les papillons.
Des “observateurs”, qui ne seront pas nécessairement des naturalistes avertis, mais qui pourront être aussi, parfois, de simples citoyens contribuant à des dispositifs participatifs. Comme l’explique Dominique Guinot, adjoint au maire de La Celle-Dunoise :
Nous souhaitons étoffer notre atlas de la biodiversité communale. Il nous faut étendre nos inventaires à certaines zones ou espèces. Pour ce faire, nous voulons former un groupe de bénévoles connaisseurs. Et ce type de formation sur les papillons s’insère pleinement dans cette démarche.
Installés dans la salle des loisirs de la commune, les participants ont pu apprendre, aux côtés de Frédéric Dessard, à mieux connaître et reconnaître les papillons qui évoluent à nos côtés. Parmi les dix-sept personnes inscrites, figuraient de simples curieux, amoureux de la nature. Mais aussi des professionnels de la biodiversité.
À l’image de Louis Boulesteix, qui a récemment rejoint l’équipe de la Réserve naturelle nationale de l’étang des Landes, en tant que chargé d’études. Et qui avait besoin d’une « petite piqûre de rappel » sur les « espèces présentes en Limousin », où il est de retour, après avoir travaillé plusieurs années à la LPO, près de Sète, dans l’Hérault.
« Notre région est plutôt accueillante pour les papillons, car elle dispose d’une diversité de milieux » constate-t-il. Même si « le changement climatique et les modifications de pratiques agricoles ou la régression des prairies fleuries », peuvent fragiliser certaines des 122 espèces de papillons de jour, présentent en Limousin.
Des espèces fragiliséesParmi elles, dix-sept sont ciblées par un « plan régional d’action ». Et quatre disposent « d’un statut de protection nationale et européenne : le damier de la succise, l’azurée des mouillères, le cuivré des marais et l’azurée du serpolet », informe Frédéric Dissard. Chacun de ces insectes est lié à une “plante hôte”, permettant à ses chenilles de se développer. De fait, la régression de certains végétaux entraîne mécaniquement le déclin des papillons qui leur sont associés.
« C’est par exemple le cas du grand sylvain, dont la plante hôte est le tremble. Or, cette essence a énormément souffert ces cinquante dernières années, car elle n’est pas rentable d’un point de vue sylvicole, illustre Frédéric Dissard. De plus, sa limite de répartition altitudinale est passée de 300 à 600 m en Limousin, ce qui a fait disparaître de nombreux biotopes ».
Préserver la plus grande variété possible d’espaces naturels est donc essentiel, si l’on veut continuer de voir danser de nombreuses ailes colorées dans le ciel de Creuse.
François Delotte