Enjeux électoraux, réélections non garanties, partis divisés... 15 circonscriptions à suivre particulièrement

Plus de 4.000 candidats se disputent les 577 sièges de l'Assemblée nationale aux élections législatives anticipées. Dans certaines circonscriptions, les bras de fer entre les candidats du RN, de la marconie et du Nouveau Front populaire risquent d'être serrés.

Qu’ils soient députés sortants, candidats déçus de 2022, ministres (24 sont candidats, soit plus de la moitié du gouvernement) ou ex-prétendants à l’Élysée, de nombreux poids lourds mettent en jeu leur avenir politique les 30 juin et 6 juillets prochains. Voici 15 circonscriptions à suivre particulièrement. 

Alpes-Maritimes (1ère circonscription)

Accusé de s'être allié à l'extrême droite pour s’assurer sa réélection à Nice, où le RN a fait plus de 37% aux européennes, le président des Républicains, Éric Ciotti, pourrait, en cas de victoire de l'extrême droite aux législatives, obtenir un poste de ministre. Il doit avant cela affronter Virgile Vanier-Guérin, investi par les LR dans sa circonscription pour le punir de sa "traitrise", selon Valérie Pécresse. 

Aude (1ère circonscription)

Philippe Poutou, porte-parole du Nouveau Parti Anticapitaliste, espère décrocher son premier poste de député dans l’Aude sous la bannière du Nouveau Front populaire. Son duel avec le sortant RN, Christophe Barthès, risque d’être serré, car Poutou part avec des désavantages : il n'a aucun ancrage local, ne connaît pas la circonscription et n'est pas soutenu par toute la gauche. 

Bouches-du-Rhône (1ère circonscription)

Sabrina Agresti-Roubache, ministre de la Ville chargée du plan "Marseille en grand", brigue ce bastion de la droite. Débarrassée de son adversaire LR grâce à "l'arc républicain" mise en place avec les anti-Ciotti, elle va devoir sauver son siège, arraché de justesse en 2022 face au RN, en affrontant la candidate d'extrême droite Monique Griseti, et celle du Nouveau Front Populaire, Pascaline Lécorché.

Corrèze (1ère circonscription)

François Hollande a annoncé son retour surprise en politique le 15 juin dernier. Candidat du Nouveau Front populaire, il connaît bien sa circonscription, pour y avoir été élu pendant près de vingt ans. Il y affronte cependant le député sortant Francis Dubois, ex-LR qui court sous la bannière "divers droite" et peut compter sur le soutien de la majorité. 

Calvados (6ème circonscription) 

Revenue dans sa circonscription du Calvados après son départ de Matignon en janvier dernier, Elisabeth Borne doit composer avec la montée en puissance de l’extrême droite. Élue sans triomphe en 2022 face au candidat LFI Noé Gauchard, avec 52,5 % des voix — un score bien loin des 68,3 % obtenus par son prédécesseur Alain Tourret en 2017 — elle s'appuie sur son bilan et sa notoriété.

Essonne (6ème circonscription) 

Après avoir remporté les législatives en 2022 sous l'étiquette NUPES, le député socialiste sortant Jérôme Guedj est candidat sans la bannière du Nouveau Front populaire, car il a déclaré ne pas pouvoir "s'associer" à LFI, "en raison de divergences profondes", notamment concernant la "brutalisation du débat public". Il fera donc face à une candidate Génération.s/LFI, Hella Kribi-Romdhane. 

Haute-Loire (1ère circonscription)

Déjà élu deux fois en 2004 et en 2012, l'actuel président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, se représente sous l'étiquette LR. S'il est favori, il doit faire face à un Rassemblement National fort, arrivé avec 37,77% des voix aux européennes dans le département, et bénéficiant désormais de l'appui des LR soutenant Éric Ciotti. 

Lot-et-Garonne (3ème circonscription)

Jérôme Cahuzac, ancien ministre du Budget, fait face à un candidat insoumis Nouveau Front Populaire et à la députée RN sortante, Annick Cousin, qui l’avait largement emporté en 2017. Sa candidature fait débat, car il a été condamné en 2018 pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale. 

Nord (10ème circonscription) 

Gérald Darmanin joue son avenir politique à l’occasion de ces législatives. Il a déjà affirmé qu’il ne restera pas au ministère de l'Intérieur un jour de plus en cas de défaite de la macronie. Il avait été élu en 2022 à Tourcoing avec 57,5%, face à la candidate Nupes antispéciste, Leslie Mortreux, qui est à nouveau candidate pour le Front Populaire. 

Nord (20ème circonscription)

Élu une première fois sous les couleurs du PCF, Fabien Roussel avait été investi par la NUPES en 2022. Il l’avait emporté face à Guillaume Florquin, candidat du Rassemblement national, avec 54,5% des suffrages exprimés. Le bon score de l'extrême-droite aux Européennes et surtout le fait que le RN n'a cessé de gagner des voix sur les dernières élections, tandis que les communistes en ont perdu, laisse place à l'incertitude. 

Sarthe (4ème circonscription)

Après son père Jean-Marie en 1984, sa nièce Marion en 2012, sa sœur Marine depuis 2017, l’aînée de la famille Le Pen, Marie-Caroline, est à nouveau candidate pour un poste de députée. Après avoir affronté Nicolas Sarkozy dans les Hauts-de-Seine, elle se présente cette année dans la Sarthe, fief de François Fillon, où aucun député RN n'a jamais été élu. 

Seine-Saint-Denis (5ème circonscription)

Raquel Garrido, député LFI sortante, se représente sans avoir été réinvestie par son parti, dont elle a critiqué les dérives autoritaires internes. Elle devra affronter le candidat insoumis investi par le Nouveau Front populaire, Aly Diouara. 

Seine-Saint-Denis (7ème circonscription)

Alexis Corbières, député LFI candidat à sa réélection, fait lui aussi face à Montreuil et Bagnolet à la médecin urgentiste Sabrina Ali Benali, qui a obtenu l'investiture du Nouveau Front Populaire, car le député sortant est en froid avec Jean-Luc Mélenchon, mais soutenu par des figures de gauche. 

Somme (1ère circonscription)

Largement élu en 2017 et en 2022 dans cette circonscription, François Ruffin fait face à un RN plus fort que jamais. Aux européennes, l’extrême droite a remporté 44% des voix contre 26% pour la gauche droite. La conseillère régionale Nathalie Ribeiro-Billet, qui avait accédé au second tour en 2022, tentera une nouvelle fois sa chance pour le RN.

Vaucluse (1ère circonscription)

Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde antifasciste, a été parachuté par les insoumis dans le Vaucluse, sous la bannière du Nouveau Front populaire. Il avait déjà été candidat dans le Rhône en 2022, sous l'étiquette NPA. Sa candidature fait polémique : il est accusé d'avoir proféré des menaces de mort contre Alice Cordier, est visé par plusieurs plaintes et est fiché S. Le 30 juin, il fera notamment face à Philippe Pascal (GDS) et Annie Rosenblatt (EELV), candidats de gauche dissident soutenus par la maire PS d'Avignon.