Des habitants créent une association pour le développement des transports collectifs à Billom et alentour

Prendre sa voiture pour aller travailler, étudier, faire ses courses ou avoir une activité de loisirs n'est ni un choix, ni un plaisir, mais une obligation pour les habitants des territoires ruraux sous-dotés en transports collectifs.  Et cela prend du temps et de l'argent que beaucoup aimeraient consacrer à autre chose.

Une association citoyenne pour le développement de transports en commun à Billom et les villages voisins a été créée, le 28 mai dernier, avec l'ambition d'exprimer les souhaits des citoyens auprès des pouvoirs publics. 

"Tout le monde parle empreinte carbone et partout, on développe les pistes cyclables, mais nous avons vraiment besoin de transports collectifs. En 2014, une étude avait montré que 6.000 véhicules/ jour quittaient le territoire de Billom Communauté pour l'agglomération clermontoise dont 1.300 pour Clermont-Ferrand même. Cela n'a pas changé", explique Charlie Paysac, président de la nouvelle association. Une association qui n'a eu aucun mal à constituer son bureau " tant le sujet intéresse les gens". L'association ne veut pas d'une piste cyclable sur l'emprise de la voie ferrée, mais le retour entre Billom et Chignat .

Les objectifs sont clairs : obtenir le renforcement des lignes de bus existantes avec des allers-retours plus nombreux chaque jour de la semaine et la création d’une nouvelle ligne de bus vers Cournon ainsi que l’implantation d’un parking relais à l’entrée de Pérignat-sur-Allier.

"Aujourd'hui, la ligne de Bus Billom-Clermont ne répond pas du tout aux besoins des salariés en termes d'horaires et de cadences. Il y a trop peu de bus, ils partent trop tard, reviennent trop tôt et ne circulent pas les week-ends et les vacances", poursuit Charlie PaysacL'association milite également pour la réouverture de la voie de train entre Billom et Chignat qui permettrait de rejoindre la gare de Clermont-Ferrand en moins de 30 minutes.L'association est ainsi opposée au projet d’implantation d’une piste sur l’emprise de la voie ferrée déjà validée par le Conseil départemental du Puy-de-Dôme.

L'association a "prévu de rencontrer les maires des 25 communes de Billom communauté et son président ainsi que Lionel Chauvin, président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme". "Nous avons aussi ailleurs accepté l'invitation de Billom communauté à participer au comité des partenaires locaux avec la région AuRA qui a la compétence mobilité", poursuit Charlie Paysac. 

À l'heure actuelle, et malgré la faiblesse du réseau tant en bus qu’en train, 7 % des déplacements s’effectuent déjà en transports collectifs "plus rapides, plus économiques, plus sûrs, et plus respectueux de l’environnement". Ils sont quelques-uns à vouloir en faire plus.

Quelques chiffres

Selon l'enquête mobilité 2022/2023 (dite enquête ménage), pilotée par le SMTC(syndicat mixte des transports en commun) :

57 % des habitants du territoire de Billom communauté sont contraints de disposer d’au moins deux voitures.31 % des déplacements concernent le travail, près de 70 % sont effectués en voiture.22 % des déplacements concernent des activités sportives, des loisirs, des démarches, des promenades.12 % des déplacements concernent des trajets vers les établissements scolaires ouuniversités (en principe organisés par la Région Auvergne-Rhône-Alpes).

Le temps consacré aux déplacements augmente : 59 min aujourd’hui, contre 51 min en 2012. Les déplacements domicile-travail sont les plus longs.Par ailleurs, une enquête de l’institut Terram/Chemin d’avenir vient de révélerl’ampleur du déficit de transports collectifs pour les jeunes ruraux.Les jeunes ruraux de 18 ans et plus issus de communes très peu denses passent en moyenne 2 h 37 dans les transports chaque jour. C’est 42 minutes de plus que pour les jeunes urbains majeurs. Ce qui les prive de temps personnel : près de trois quarts d’heure en moins par jour pour les loisirs culturels, la pratique sportive ou encore le temps en famille.53 % des jeunes ruraux déclarent être mal desservis par le réseau de bus, contreseulement 14 % chez les jeunes urbains, soit 39 points d’écart.Même constat pour le train, avec 62 % des jeunes ruraux qui s’estiment mal desservis versus 24 % des jeunes urbains.Cette insuffisance des transports en commun provoque mécaniquement une dépendance à la voiture. Les jeunes ruraux sont 69 % à dépendre de la voiture quotidiennement, contre 31 % des urbains et ce pour tous les domaines de leur vie : travailler, se rendre en cours, en stage, recevoir des soins, etc.

Contact : transco.paysbillom@gmail.com