Le tribunal correctionnel a jugé un homme, jeudi, pour des agressions sexuelles dénoncées par son ex-femme et son ancienne belle-fille, alors âgée de moins de 15 ans.
L’entente n’était plus au beau fixe depuis plusieurs années, au sein du couple installé dans le bassin du Puy. « C’était déjà tendu entre nous en 2019. Il me rabaissait, mais je me suis quand même mariée », avait expliqué la plaignante aux gendarmes au cours de l’une de ses auditions.Les relations du couple se sont dégradées jusqu’à une séparation à l’automne 2022. Mais les époux se voyaient tout de même « deux fois par semaine » jusqu’à leur rupture définitive. L’an passé, le jour de la Saint-Valentin, elle avait accepté qu’il passe récupérer des objets. Elle était en couple avec un autre homme qui se trouvait dans la maison quand il est arrivé « avec un bouquet de fleurs et des chocolats ». Le mis en cause n’a jamais nié la scène qui s’est ensuite passée dans le garage.
J’ai posé ses cadeaux sur l’étagère et quand je me suis retournée, il m’a caressé la poitrine et il m’a embrassée. Il se comportait comme si j’étais célibataire. Je lui disais d’arrêter et il m’a dit qu’il avait envie de me violer. C’était déjà arrivé qu’il me touche la poitrine, mais il n’était jamais allé aussi loin.
Cette agression lui a rappelé celles que sa fille avait dénoncées deux ans plus tôt. En juin 2021, l’adolescente avait indiqué aux gendarmes qu’elle était âgée de 12 ans lorsque son beau-père avait commencé à lui « parler de sa poitrine » et allait « la rejoindre la nuit pour la caresser ». Elle avait déclaré qu’une autre fois, alors qu’ils faisaient du vélo, il lui avait « touché les fesses » et demandé si elle voulait « être son amante ». La jeune fille était revenue sur ses déclarations, avant de les réaffirmer au moment du dépôt de plainte de sa mère. Mais l’ancien beau-père a toujours contesté ces accusations. « Dans le dossier, dès qu’il a été question des faits commis sur la jeune fille, les enquêteurs se sont toujours retrouvés face à un mur », a soulevé la vice-procureure Marie Moschetti qui a requis une peine de 3 ans de prison dont 12 mois ferme. « Pourtant, la rétractation de la jeune femme s’explique car elle ne voulait pas briser le mariage de sa mère. »« Ce n’est pas le grand méchant loup pour lequel on essaie de le faire passer », l’a défendu Me Morgane Giral avant de plaider la relaxe pour les préventions concernant l’adolescente.Le tribunal a condamné l’ex-époux et ancien beau-père à une peine de 3 ans de prison dont 1 ferme et une inscription au fichier national des délinquants sexuels (Fijais). Il devra verser près de 10.000 euros de dommages et intérêts et de frais d’avocat aux deux victimes défendues par Me Soizic Gicquère.