Le verre reste à moitié vide pour MetEx à Saint-Beauzire (Puy-de-Dôme)
L’offre de reprise d’Avril pour Metabolic Explorer a été réévaluée mais porte sur 40 postes, soit moins de la moitié des effectifs basés à Saint-Beauzire (Puy-de-Dôme). Décision attendue le 12 juillet.
Le verre reste à moitié vide pour le groupe Metabolic Explorer, ou MetEx, placé en redressement judiciaire et qui aboutira à une liquidation, ne fait l’objet que d’une offre de reprise.
Cette offre émane du groupe Avril et a été examinée ce lundi 1er juillet au tribunal de commerce de Paris. Le projet de reprise avait été formulé début juin et portait sur 31 des 81 postes que compte le siège de Saint-Beauzire, ainsi que 273 des 283 salariés de l’unité de production d’Amiens (*).
Offre rehausséeCe seront deux de mieux pour le site picard et pour Saint-Beauzire, où se concentrent les fonctions supports du groupe ainsi que la recherche et développement, l’offre a été rehaussée à 40 postes, soit huit de plus, mais toujours moins de la moitié de l’effectif, ce qui ne satisfait pas, tant s'en faut, les représentants du personnel.
« Il y a des postes conservés en plus, mais dont quatre alternants dont les contrats se terminent en août… », souligne Jean-Baptiste Boudon, élu au comité social et économique de l’entreprise. « Et les repreneurs maintiennent deux personnes qui souhaitaient partir et devront démissionner, perdant au passage leurs congés payés. » Le représentant des salariés évoque des échanges « constructifs » avec Avril mais n’est pas dupe au bout du compte et déplore le contexte dans lequel MetEx, créé en 1999 et spécialisé dans la fabrication d’ingrédients naturels par fermentation, est en train de disparaître.
« Notre procédure tombe en pleines élections et il n’y a plus que le député André Chassaigne qui s’intéresse encore à nous. »
Projet parallèle avec Michelin et DanoneJean-Baptiste Boudon et ses collègues ont par ailleurs noté que Michelin et Danone lançaient à horizon 2025, à Clermont-Ferrand, sur le site de Cataroux, un projet de chimie verte, avec une start-up américaine, basé sur la fermentation de précision.
« Nous avons les compétences pour faire de la R&D dans ce domaine aussi. Nous ne comprenons pas pourquoi nous n’avons pas été approchés, mais nous espérons que cela procurera des débouchés pour nous et que nos savoir-faire ne seront pas perdus. »
Au-delà de ce projet parallèle, la procédure collective concernant MetEx reste à boucler. Le jugement du tribunal de commerce de Paris devrait être rendu le 12 juillet. Alors, la société passera sous la bannière Avril, avec une quarantaine d’employés sur sa base historique. Autant de « rescapés » qui attendent aussi de connaître les contours précis de leur avenir au sein de cette nouvelle entité.
(*) Le groupe MetEx comptait une autre usine de production, à Carling, en Moselle, reprise dans une autre procédure par Maash.
Patrice Campo
La biotech s’offre un avenir à Clermont-Ferrand avec Michelin et Danone