Le Clermont Foot a repris l'entraînement et ouvre une nouvelle ère en Ligue 2

Relégué en Ligue 2 après trois saisons dans l’élite, le Clermont Foot a entamé ce lundi un nouveau chapitre. Sous le signe de l’intensité revendiquée.

Il est des choses banales qui disent parfois beaucoup. Au Clermont Foot, ces dernières saisons, l’entraînement démarrait immuablement par un « pétanque-ballon » entre les différents membres du staff. Un genre de curling sur herbe à deux à l’heure pour placer le ballon au plus près dans un cercle.

Eh bien, ce jeu plan-plan où Pascal Gastien excellait a disparu au Clermont Foot. L’intensité voulue et clamée par son successeur, Sébastien Bichard, lors de son arrivée en mars dernier s’accommode visiblement peu de ces entrées en matière ouatées et formatées.

Cela s’est confirmé en ce lundi de reprise. Bichard a d’emblée donné le ton. Et que dire de ses deux acolytes, Yann Cavezza (entraîneur adjoint) et Jérémy Faug-Porret (entraîneur adjoint en charge de la prépa physique) ?

Deux clones en vérité du coach, montés sur pile et sur ressorts. Voix hautes et qui portent, directives, encouragements, impulsions : le trio n’a pas laissé beaucoup de répit aux vingt et un Clermontois retenus et qui ont tout de suite touché beaucoup de ballons au fil des exercices. Vingt et un, et non pas vingt-deux, puisque Bouchenna avait filé du stade en voiture-école pour... passer son permis de conduire.

Ethan Kabeya, arrivé de Châteauroux, a signé un premier contrat pro

Les recrues étaient évidemment épiées par les nombreux supporters venus en curieux. Leurs regards se dirigeaient principalement vers le défenseur Damien Da Silva (ex-Melbourne) et le milieu de terrain Henri Saivet (ex-Pau). Un duo qui forme pour l’instant la tête de pont d’un recrutement clermontois qui va s’affiner. À leurs côtés, de jeunes inconnus comme Douane (ex-Seraing, Belgique), Ackra (ex-Sochaux), Touré (Adélaïde, Australie).

Il y avait aussi beaucoup de jeunes issus de la N3 mais aussi la dernière recrue du jour, qui a signé son premier contrat pro lundi matin. Il se nomme Ethan Kabeya. Il n’a pas 18 ans et Clermont est allé dénicher cet arrière gauche (en devenir) à Châteauroux.

Évidemment, d'autres cadres majeurs sont aussi de l’aventure. Au premier rang d’entre eux, le duo au milieu des Johan et Yohann, Gastien et Magnin. Avec eux, le public présent a eu la (bonne) surprise de découvrir que Konaté et Keita seraient aussi là cette saison. « C’est bien, on a déjà une assise », savourait Nicolas en mitraillant les nouvelles têtes avec son portable.

Une séance déjà très rythmée pour une reprise sans temps morts

C’est donc le lancement d’une saison qui démarrera véritablement lors du stage prévu à huis clos la semaine prochaine au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire). Mais c’est surtout le début d’une nouvelle ère où le séculaire entraîneur des gardiens, Eric Gelard, fait presque figure de dinosaure au sein d’un club qui, s’il revendique totalement l’héritage de Gastien père, vise aussi autant à s’inscrire dans ses pas qu’à rebondir après une page ratée.

Alors que nombre de cadres de la saison passée sont en stand-by, le Clermont Foot va devoir continuer à se renforcer. La quête d’un avant-centre fort et expérimenté est une priorité. « Des pistes sont ouvertes, on travaille le dossier », confirme Yannick Flavien, le patron du club au quotidien.

On le sait, en Ligue 2, sans être suffisant, avoir un grand gardien et un buteur fait souvent beaucoup. Pour le reste, Clermont est déjà armé. Reste à peaufiner le recrutement alors qu’on imagine que sur la dizaine de joueurs qui ne font actuellement pas partie des plans de Bichard, certains pourraient finalement repiquer au jeu.

Mais il est encore trop tôt pour avancer des noms, comme le confirme l’ancien adjoint de Beye, au Red Star : « Il y aura différentes étapes. On va démarrer avec ceux qui sont là. Mais cela peut évoluer, ça reste ouvert… ».

Mais ce lundi, Bichard and co n’avaient d’yeux que pour les vingt et un en place. Le coach, enthousiaste et habité, en avait même presque perdu sa voix en fin de séance.

Valéry Lefort