Elections législatives : à Clermont-Ferrand, le second tour vécu comme une "journée spéciale"

Les bureaux de vote, pour le second tour des élections législatives, ont ouvert ce dimanche à huit heures. À Clermont-Ferrand, on constate une bonne mobilisation, sur fond d'inconnu et d'angoisse pour la suite.

Huit heures tapantes. Sous les arbres de la cour de récréation de l'école Paul-Bert, à Clermont-Ferrand, une file se forme pour aller voter. Même affluence que pour le premier tour, dimanche 30 juin. À midi, le taux de participation dans le Puy-de-Dôme s'élevait à 31,32 %. 

"Ça, c'est fait !" Son bulletin déposé, Jeanine, 73 ans, sort du bureau de vote. Elle s'est déplacée ce dimanche, parce que la politique actuelle est un "bordel pas possible". Un peu plus tard, on retrouve Angélique et Cyril, et "notre fils, à qui il manque 17 ans pour pouvoir voter", s'amusent-ils.

Pour eux, se déplacer ce dimanche est une évidence. Ils votent à chaque élection. "Ce scrutin est aussi important que les autres", soulignent-ils. Non sans ignorer l'importance de ce second tour. Le journal Le Monde titrait ce dimanche matin dans un article : "La France retient son souffle avant un vote historique". "On est complètement d'accord", confirme le couple.

Du monde ce dimanche matin pour voter.

En centre-ville, nouvelle cour de récréation. Et nouveau bureau de vote. Là aussi, la file ne désemplit pas et les urnes se remplissent petit à petit. "Des files comme ça pour aller voter, je n'en avais jamais vu", s'étonne Evelyne, 70 ans. Elle attend patiemment son amie. "J'ai toujours voté", explique-t-elle d'emblée. Pourquoi ?

"On me demande mon avis, alors je le donne. Et si je ne le donnais pas, je me tairais".

À l'image du couple de l'école Paul-Bert, Evelyne l'avoue : "Je ne suis pas sereine." Angoisse partagée par Rabia, à l'intérieur du bureau de vote. Elle est hôtesse d'accueil. C'est elle qui dirige les personnes vers le bon bureau, vérifie la hauteur des tas de bulletins. Rabia constate une bonne participation depuis l'ouverture du bureau. Et quand on lui demande ce qui pousse les gens à aller voter, elle chuchote : "Ils m'ont dit qu'ils avaient peur de perdre ce qui avait déjà été acquis". Et de conclure : "C'est une journée spéciale, mais c'est aussi angoissant de savoir ce qui nous attend…"

À Clermont-Ferrand, les bureaux de vote fermeront à 18 heures.

Texte : Adrien Fillon

Photos : Fred Marquet