Jeux Olympiques, Coupe du monde, Euro : ces grands événements qui dopent les effectifs des clubs vichyssois
À l’image de l’escrime ou du judo, deux disciplines pourvoyeuses de médailles, les JO sont l’occasion pour les clubs locaux de renforcer leurs effectifs. Le foot et le rugby profitent également d’un effet Coupe du monde ou Euro.
En accueillant en stage de préparation 35 délégations de 9 nationalités différentes, sur 18 disciplines, Vichy et son Creps constituent une véritable base arrière des Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024.Une aubaine pour le plateau d’économie sportive du territoire. Mais au-delà de la venue de ces équipes, dont certaines abritent des chances sérieuses de médailles à l’image des nageurs et nageuses ou des judokates tricolores, les Jeux représentent un autre enjeu local. L’événement le plus médiatisé au monde constitue une sacrée vitrine pour les disciplines qui y sont pratiquées.
Un bel effet JO après Tokyo en 2020 pour la Société d'escrime de VichyEn fonction des résultats des équipes de France, les JO d’été constituent la promesse de lendemains qui chantent. Ce fut le cas pour la Société d’escrime de Vichy (SEV) après les 5 médailles remportées par les Bleus à Tokyo en 2020. « Il y a eu un effet JO puisqu’on est passé de 45 à près de 60 licenciés. Cela nous avait fait venir pas mal d’adultes. Certains ne savaient même pas qu’il y avait un club d’escrime à Vichy alors que l’on est toujours présent au forum des associations », témoigne Pascal Massias, le secrétaire adjoint du SEV.
À chaque olympiade, le judo profite également de cette caisse de résonance médiatique. « On a en général des enfants qui viennent faire des essais gratuits. Après, il faut convertir », confirme Frédéric Gouby, l’entraîneur de l’ASG Judo, qui tient tout de même à nuancer. « On a déjà l’avantage d’être une terre de judo avec notamment Michel Lesturgeon (3e aux championnats d’Europe en 1964), qui a été mon professeur. Mais c’est vrai que les JO, ça fait parler du judo, ça diffuse la discipline et ses valeurs dans l’esprit des gens », ajoute l’entraîneur du club vichyssois qui va retrouver un dojo tout neuf, rue Belin, deux ans après le passage de tempête de grêle.Deuxième compétition sportive la plus regardée, la Coupe du monde de football est aussi un sacré catalyseur pour le sport le plus populaire du pays. Rien d’étonnant avec les magnifiques résultats de la bande à Didier Deschamps, championne du monde en 2018 et vice-championne en 2022 au Qatar.
Aux clubs, ensuite, de transformer l’essaiLe RC Vichy en a profité pour grossir les rangs de ses équipes. « On est passé de 370 à 500 licenciés », compte le président Pierre Guyot. Dans les effectifs de l’école de foot, les petits avec le maillot bleu sur les épaules, siglé Mbappé, Griezman ou Giroud, ont fleuri sur les terrains de la Boucle des Isles. Mais la hausse des effectifs ne tombe pas « tout cuit » selon le dirigeant du RCV.
La belle convalescence du RC Vichy football en quatre chiffres (Allier)
« Il y a l’effet médiatique de la Coupe du monde mais aussi l’action qu’on mène sur le terrain. Il faut beaucoup communiquer. Et quand on accueille plein de petits, il faut mettre des éducateurs en face. On a aussi besoin d’accompagnateurs parmi les parents. Il est très important de leur montrer de l’attention car ils donnent de leur temps et de leur argent en termes de carburants », explique Pierre Guyot, qui relève aussi le revers de la médaille. La Coupe du monde de rugby a généré une hausse de 20 % des effectifs au RCV. photo Francois Xavier Gutton« Certains parents voient déjà leurs enfants comme de futurs professionnels », sourit le président du RCV. Et se rêvent parfois en agents de leur progéniture, à l’image du père de Kylian Mbappé ou de la mère d’Adrien Rabiot. Si son jeu n’est pas vraiment emballant, le beau parcours de l’équipe de France à l’Euro devrait encore susciter quelques vocations à la rentrée.
Dans le monde du ballon ovale, la Coupe du monde 2023 organisée en France a aussi eu des conséquences positives pour le club vichyssois. « Plus 20 % de licenciés », estime François Sageot. Une hausse qu’il attribue « à la mise en lumière pendant trois mois du rugby à la télé » (avec la phase de préparation). Mais comme son homologue du foot, le président précise que le club ne doit pas s’endormir sur ses lauriers. « À nous de continuer le travail dans les écoles. »
Olivier Rezel