Laurent Wauquiez veut s’affirmer comme le leader d'une droite "claire et indépendante"
« On a gagné une première étape mais le Tour de France ne fait que commencer… » Dimanche soir, dans le cercle de ses proches, on résumait la situation de Laurent Wauquiez par une métaphore cycliste à propos en cette période de Grande boucle.
Élu avec 61,61 % des voix dimanche après un premier tour plus contrasté où il ne comptait qu’une maigre avance sur le Rassemblement national, l’ancien maire du Puy a assuré l’essentiel en franchissant la « barre des 60 % » qui confère « une véritable légitimité » selon un conseiller.
Si Laurent Wauquiez ne boudait pas son plaisir d’une quatrième victoire lors de législatives dans son fief après une campagne éclair mais de son propre aveu « difficile », il a aussi apprécié la bonne tenue de son camp à l’échelon national.
« Laurent veut montrer un cap clair à la droite et aux Français »Avec plus d’une cinquantaine d’élus (LR ou apparentés), la droite devrait maintenir un groupe plus étoffé que prévu dans un paysage bouleversé au sein du Palais Bourbon. Après les guerres intestines et le départ de son président Eric Ciotti vers le RN ces dernières semaines, la famille LR, bien secouée, va devoir se relever. Laurent Wauquiez veut s’affirmer comme le leader de cette droite « claire et indépendante », insistant dimanche soir dans son discours sur le « ni coalition, ni compromission » et rejetant « des combinaisons pour échafauder des majorités contre-nature ». « Dans ce paysage politique recomposé avec des alliances parfois improbables et des petites manœuvres pas très glorieuses, Laurent veut montrer un cap clair à la droite et aux Français », commente un conseiller.
Et après ? De retour dans l’hémicycle, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur du gouvernement Fillon retrouve une place sur l’échiquier national, après s’être replié sur sa région Auvergne Rhône-Alpes au lendemain du fiasco des élections européennes de 2019. Il aura la lourde tâche de rendre audible la voix d’une droite reléguée loin parmi les forces politiques en présence. La dissolution annoncée voilà un mois par le président Emmanuel Macron a bousculé les choses et le calendrier de celui qui ne cache pas ses ambitions pour la présidentielle de 2027. Wauquiez est sorti du bois pour une campagne très locale, poussant au passage vers la sortie Isabelle Valentin, députée sortante dont il était le suppléant. Le plus dur est désormais à venir pour l’actuel président de la Région qui devra laisser prochainement son fauteuil dans le cadre du non-cumul des mandats : trouver sa place dans un paysage politique recomposé et surtout redorer son image au national. Le « Tour de France » de Wauquiez, qui « veut offrir un autre chemin au pays », semble encore long…
Christophe Darne