Develour, Santa, Gims, Patrick Bruel, DJ Rivo ... ce qu'il faut retenir de la troisième soirée de Brive Festival

Ce samedi 13 juillet était attendu partout en France une vague de grands départs en congés. Les Corréziens et une multitude de spectateurs venus d'ailleurs, 11.870 au total sur la soirée, ont trouvé une ambiance de vacances, de détente et de danse dans une oasis musicale nommée Brive Festival.

Develour et ses chansons de velours 

Alors que le soleil était encore très haut, la soirée a commencé à 17 h 45 heures, avec Develour. Un univers un peu kitch et décalé, une allure de dandy rétro, de la pop et du groove avec des influences soul et funk… Dans ses chansons, auteur-compositeur-interprète, Axel Sinclair, alias Develour et ses trois acolytes, dont le Corrézien Luc Chassagnac (clavier et chant) ont opté pour finesse, élégance et poésie.

Vainqueur de l’édition 2023 du Tremplin Corrèze, l'artiste a eu l’honneur de monter sur la grande scène de Lovely Brive Festival. Et il a déroulé un set dansant et feel good, parfaitement adapté à la situation. 

Santa, de l'énergie à l'état pur 

En juillet 2023 à Bruxelles, Santa avait réalisé une performance à couper le souffle avec un concert en solo avec son piano à queue suspendue à 35 mètres du sol. Ce samedi 13 juillet à Brive, pas de grue à l'horizon, mais une voix puissante et hypnotique qui n’a pas besoin d’artifice pour se déployer et envoûter l’auditoire.

Avec Santa, le public du Lovely a découvert une artiste attachante qui n'a pas hésité à descendre dans le public ou à faire monter sur scène une spectatrice, pour chanter avec elle le refrain de la chanson, Pop-corn, une mélodie magnifique sur les éclats de lumière et d’espoirs au milieu du chaos.

La chanteuse a proposé au public un chapelet de chansons pleines d'énergie, mais aussi un mix et une interprétation très personnelle de deux chansons en une, Le Paradis blanc de Michel Berger et Désenchantée de Mylène Farmer. 

Pour conclure sa prestation, elle a entamé sa chanson Recommencement dans les loges du festival, pour ensuite remonter sur scène et finir en beauté, debout, sur son piano. Décidément, avec Santa, le temps est passé trop vite. 

Gims, un retard de 55 minutes avant une prestation scénique survitaminée

Ils arrivaient à Brive du Liban et leur avion avait du retard. Gims et ses musiciens ont entamé leur concert 55 minutes plus tard que prévu. En attendant, le DJ du chanteur avait fait danser le public.

Enfin, au grand soulagement des organisateurs du Lovely Brive Festival, l'artiste est apparu sur scène à 21 h 40, salué par des cris de joie de ses nombreux fans. Figure de la musique urbaine qui a fait ses armes dans le collectif « Sexion D’Assaut », à ses débuts, Gims a évolué depuis vers les sonorités de la chanson française.

Il faut savoir qu'à ce jour tous ses albums solo sont certifiés disques de diamant. Sa musique est cosmopolite, à la croisée de la pop et du rap, avec une touche africaine et des accents latinos. Gims ne veut plus qu’on l’appelle « maître ».

Pourtant, il a livré à Brive une performance plus que maîtrisée. Après Santa, c'était une autre voix exceptionnelle sur scène du Lovely Brive Festival. Et dans la foule dansante, les sourires étaient légion. 

Les séquences émotions avec Patrick Bruel 

En 1989, la sortie de son album « Alors regarde » avait provoqué une véritable « Bruelmania », le propulsant au rang de grandes stars de la chanson française auprès d’un public essentiellement féminin. 

Trente-cinq ans après, Patrick Bruel est toujours là. Ce samedi soir 13 juillet, il a embarqué le public du Lovely Brive Festival avec lui dans une balade musicale parmi les plus beaux titres de son répertoire. Il a présenté un spectacle à la mise en scène millimétrée, avec un dispositif scénique impressionnant, bardé d'écrans géants. 

À un moment, on y a vu projetées des images d'un concert pour la paix que le chanteur avait organisé à l'Opéra de Versailles en 2004, avec deux pianistes, l'un Israélien, l'autre Palestinien. Vingt ans après, alors qu'un nouveau conflit ensanglante la région, le chanteur engagé a insisté : "on se doit de croire à la paix avec ceux qui veulent vraiment la faire."

Puis, il a interprété la chanson manifeste, pourquoi ne pas y croire, qu'il a enregistrée avec un musicien israélien et un palestinien, IIdan Raichel et Youness El Guezouli. Patrick Bruel a conclu ce titre par une phrase d'Albert Camus : "Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde !" 

La chanson, Je reviens, qui figure sur son dixième album, a été un autre moment fort de la soirée.  Patrick Bruel y a livré un hymne à son pays d'enfance, l'Algérie, où il n'est que récemment retourné avec sa mère. Au café des délices, J'te l'dis quand même, Mon amant de Saint-Jean, Qui a le droit, La Place des grands hommes... Tous ces titres et pas mal d'autres, le public les a entonnés en chœur avec le chanteur. 

Après son passage sur scène, une phrase chantée est restée comme suspendue : "Il y a plusieurs dieux, mais, un seul soleil. 

DJ Rivo, une jeune étoile qui monte 

« On veut que cette heure de spectacle soit quelque chose d’énorme. Parce qu’on est à la maison et qu'on a envie de se faire plaisir. C'est aussi une manière de rendre à ce festival, ce qu'il nous a donnés ». En juin dernier, lors d'une interview, le manager de DJ Rivo Malik Eddibi avait annoncé la couleur. 

Samedi soir, ou plutôt tôt ce dimanche matin à Brive, Rivo (monté sur scène à 2 heures du matin au lieu de 0h50) a présenté un show plein d’effets scéniques spectaculaires, comme un avant-goût de ses prestations futures. Dommage, à cette heure tardive, le public était plus que clairsemé. 

Après Brive, le jeune artiste corrézien prendra la direction du festival belge Tomorrowland qui réunit les meilleurs artistes de la scène électronique au monde. Sa prestation corrézienne l'a démontré :  DJ Rivo a déjà tout d'un grand !

Dragan PerovicReportage photos Stéphanie Para