Affaire Jegou-Auradou : "Il y aura un avant et un après Mendoza", affirme le président de la Fédération

Florian Grill, président de la Fédération française de rugby (FFR), et son vice-président, Jean-Marc Lhermet, ont évoqué, ce mardi 16 juillet, sur les événements extra-sportifs de la tournée du XV de France en Amérique latine. Voici ce qu'il faut retenir.

Un cadre "pas respecté" par les joueurs

Rapidement, les questions des journalistes se sont orientées sur l'affaire Oscar Jegou-Hugo Auradou, les deux joueurs du XV de France mis en examen en Argentine pour viol aggravé sur une femme de 38 ans lors de la soirée du samedi 6 au dimanche 7 juillet. 

Florian Grill a évoqué le cadre mis en place autour des sorties des joueurs lors des tournées à l'étranger. "Il y a un cadre très précis, il existe depuis des années. Il est fondé sur l'autonomie et la responsabilisation, a précisé le président de la FFR. Ce cadre n'a pas été respecté par les joueurs. Le cadre prévoit qu'ils puissent sortir en groupe avec des joueurs séniors qui sont chargés de prévoir des taxis pour faire rentrer tout le monde en même temps. Ce qui a été fait par Baptiste Serin. Un certain nombre de joueurs ont décidé de ne pas respecter le cadre. Donc ce n'est pas le staff qui est en responsabilité, ce sont les joueurs qui ont décidé de sortir du cadre."

"Un avant et un après Mendoza"

"Le rugby est un reflet de la société et il n'est pas épargné. Il faut cesser de se cacher derrière son petit doigt. Pour l'avenir, il y aura bien sûr un avant et un après Mendoza", a regretté Florian Grill. 

Avant d'ajouter : "Nous allons y travailler étape par étape, en concertation avec tous les acteurs du rugby. Nous n'aurons pas la main qui tremble, ni pour sensibiliser, ni pour appliquer les nouvelles règles, ni pour sanctionner s'il le fallait. Nous allons amplifier le travail de formation et de sensibilisation et renforcer les sanctions concrètes."

Un retour en France a-t-il été évoqué ?

"On s'est posés la question, a concédé Florian Grill. Assez rapidement, on a considéré qu'il fallait que les matchs aient lieu, que c'était une question de respect pour les fédérations urguayenne et argentine. Pour moi, le rugby doit continuer, même si ce sont des affaires extrêmement graves. Il y a eu des débordements et un non-respect du cadre fixé."

Qui a payé les frais d'avocat ?

"Pour faire face à l'urgence, c'est la FFR qui a avancé les fonds, a avancé Florian Grill. Les dépenses relèvent des familles, mais dans l'esprit ça paraît évident que les clubs pros ou les joueurs ont envie de contribuer pour que le coût pour les familles ne soit pas considérable."

"Notre esprit est d'en appeler à la solidarité du rugby, les clubs pros nous ont dit qu'ils étaient prêts à contribuer, a-t-il poursuivi. Les joueurs de l'équipe de France ont déjà accepté de contribuer et de participer à une cagnotte. On ne s'interdira pas, en fonction de l'évolution de l'affaire, d'en appeler à la solidarité du rugby."

"On a confiance en la justice argentine"

"On est ni juges, ni enquêteurs. Il y a deux versions. La version des joueurs n'a pas encore été plaidée. On a confiance en la justice argentine, a glissé Florian Grill. On peut avoir notre intime conviction, mais on n'a pas à l'exposer aujourd'hui."

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"Des incohérences dans la version de la plaignante ? Je ne vais pas rentrer dans les détails, a enchaîné le président de la Fédération. On a quelques éléments, mais ils doivent être mis en avant par les avocats lorsqu'ils plaideront, ce sera peut-être aujourd'hui. Je ne suis pas là pour commenter les informations que j'ai, ça doit se faire dans le cadre juridique."

Cocaïne : "Il faut prendre le taureau par les cornes"

Florian Grill a en outre indiqué qu'une commission a été lancée sur "les sujets des addictions en général et de la cocaïne en particulier". "Nous avons saisi la commission de discipline pour deux affaires de bizutage dans nos pôles espoirs. Un plan santé mental a également été lancé", a-t-il précisé.

En fin de conférence de presse, Florian Grill s'est dit "favorable à des contrôles de l'AFLD en semaine et pas seulement les jours de match. C'est de notre responsabilité et celle de tous les clubs de faciliter les contrôles. Il faut prendre le taureau par les cornes."