Et vous, réussiriez-vous le test de nationalité pour devenir français ?

Depuis 1993, les candidats à la nationalité française doivent, entre autres, répondre à des questions sur la société française, de son histoire à ses institutions. Un exercice nécessaire, à préparer en amont et pas vraiment facile.

J’ai une excuse : le test était rédigé en anglais. Un léger handicap qui m’a valu, à moi, née (il y a longtemps) française de parents français et d’aïeux de la même origine sur d’immémoriales générations, de faire 6 fautes au test de nationalité proposé par  Remitly (*) un service de transfert monétaire en ligne.

Six mauvaises réponses sur quarante questions à choix multiples, je ne suis pas fière. D’autant moins que ce test-là compte parmi ceux qui, en France, sont utiles aux candidats à la naturalisation pour préparer – avec le livret du citoyen publié par le ministère de l’Intérieur – l’entretien réglementaire en vigueur depuis 1993.D’autant moins que ce jour-là, mardi, six mois après la promulgation du texte, plusieurs décrets d’application (voir ci-dessous) de la très controversée loi Immigration étaient publiés par le gouvernement dans la hâte de ses dernières heures au pouvoir.

Les tests pour apprendre les grandes lignes de l’histoire de France et la fondation de ses valeurs, sont accessibles en trois clics. Ils requièrent une bonne compréhension de la langue, une honorable connaissance de la géographie hexagonale et une érudition certaine quant aux institutions et à la société française.

Exemples : Nous vivons dans la Ve République, quand a-t-elle commencé ? À part la Seine, quelle autre rivière coule au nord de la Loire ? Qui a écrit le texte de la Marseillaise ? Le drapeau tricolore est le symbole de la République, que représentent ses trois couleurs ? Une série de lois parrainées par le ministre de l’Éducation, Jules Ferry, a rendu l’éducation jusqu’à l’âge de l’école primaire (13 ans) publique, libre et exempte de religion. À quelles dates ces lois ont-elles été adoptées ?

Devant l’agent de la préfecture ou l’agent consulaire qui dirige l’entretien, le candidat à la naturalisation française, en principe, doit répondre positivement à 75 % des questions qui lui sont posées comme au Royaume-Uni, en Australie, au Canada. Il suffit en revanche de 60 % de succès aux États-Unis et en Espagne et 50 % en Allemagne.

Pas sûr que tous les Français d’origine puissent faire un sans faute. D’ailleurs, Remitly a expérimenté la chose sur un panel de 2.100 personnes issues de pays « les plus populaires » en termes de destination pour les candidats à la migration : Royaume-Uni, États-Unis, Espagne, Australie, Allemagne et bien sûr France.

Qui sont les citoyens de chaque pays qui ont réussi l’examen de nationalité de leur propre pays ? Les Australiens : 96 % d’entre eux ont obtenu plus de 75 % de bonnes réponses. Suivent les Allemands avec 95 % de réussite ; les Américains avec 93 % ; les Français et les Espagnols avec 61 % ; les Britanniques avec 42 %. En tout dernier arrivent les Canadiens avec un petit 7 %.

Il faut tenir compte de la longueur (et de la profondeur) des tests proposés par Remitly qui varient de 24 à 40 items selon les pays. Si, pour ma part, j’ai réussi le test français malgré d’impardonnables erreurs (j’avoue avoir séché sur Jules Ferry, à 10 ans près…), j’ai passé avec brio le test américain et lamentablement échoué à l’exercice britannique…

Remitly a mis à profit son étude pour comparer le montant des droits d’enregistrement auxquels sont soumis les candidats à la naturalisation. Cela va de 55 € en France à près de 1.500 livres pour le Royaume-Uni.

Enfin, le site met en face des résultats, quand il est connu, le nombre d’élus à une nouvelle citoyenneté (ou binationalité) pour les années 2022 ou 2023: 193.000 en Australie ; 181. 581 pour l’Espagne ; 60.000 (en 2022) pour la France.

(*) À l’aide de la plateforme de sondage Prolific, Remitly a testé 2 100 participants de sept pays ; testé 300 participants de chaque pays, auxquels il a été donné 15 questions tirées de la version pratique de l’examen de nationalité de leur pays respectif. À voir en cliquant ici.

Sophie Leclanchésophie.leclanche@centrefrance.com