Tour de France : Campenaerts le plus frais à Barcelonnette, au terme d'une échappée fleuve

Victoire belge sur le Tour de France, ce jeudi à Barcelonnette, lors d'une journée favorable aux baroudeurs. Tout en puissance, Victor Campenaerts a réglé au sprint deux autres coureurs issus d'une échappée fleuve : Mattéo Vercher, 2e et Michal Kwiatkowski, 3e. Arrivé dans le peloton avec plus de 13 minutes de retard, Tadej Pogacar reste en jaune, avant trois journées décisives dans les Alpes.

Comme la veille, les grands leaders ont relâché la pression ce jeudi sur la route du Tour de France, gardant des forces pour les jours à venir et la victoire d’étape, à Barcelonnette, est revenue à un coureur de l’échappée matinale, Victor Campenaerts (Lotto).

Le rouleur belge, reconnu pour ses talents contre-la-montre, a surpris en dominant au sprint ses deux derniers compagnons d'échappée, Mattéo Vercher (TotalEnergies), deuxième et Michal Kwiatkowski (Ineos), troisième, tous deux se faisant largement déborder par la puissance du coureur de la Lotto.

Âgé de 32 ans, Campenaerts a remporté sa toute première victoire sur la Grande boucle, trois ans après un succès d'étape également au Giro d'Italia.

 

— Eurosport France (@Eurosport_FR) July 18, 2024

Plus de 13 minutes après ce trio, le peloton s'est présenté à son tour sur la ligne d'arrivée, avec en son sein le Maillot jaune, Tadej Pogacar (44e) et tous ses adversaires, qui ont donc pu souffler un peu lors de cette 18e étape, entre Gap et Barcelonnette (179,5 km).

De ce fait, aucun changement dans le top 10 du général. Pogacar a pu enfiler pour la 37e fois le maillot jaune et même doublé Louison Bobet, champion des années 50 et triple vainqueur du Tour, au classement des porteurs de cette tunique de premier du général.

Une journée pour les baroudeurs

Pour les baroudeurs, c’était l’ultime rendez-vous à honorer de ce Tour, sur un terrain vallonné mais sans grandes ascensions. Seulement cinq cols ou côtes de 3e catégorie au menu de cette étape de moyenne montagne (3.120 m de dénivelé positif). Rien à voir avec le programme des trois prochaines journées au cours desquelles les favoris pour le général joueront quasi assurément les premiers rôles.

Là, les sans-grades et les leaders repoussés loin au général, comme Richard Carapaz (18e), vainqueur la veille à Superdévoluy, ont pu jouer leur carte en partant de très loin. Dès la première difficulté de la journée, sur les pentes du col du Festre (4 km à 6,6%), un groupe de 36 coureurs s’est dégagé du peloton.

 

— Le Gruppetto (@LeGruppetto) July 18, 2024

Dans cette échappée fleuve, huit anciens vainqueurs d’étape mais aucun danger pour le Maillot jaune, puisque le mieux classé, le grimpeur belge Stef Cras, 14e au général, comptait plus d’une demi-heure de retard sur Tadej Pogacar.

L’équipe UAE pouvait laisser filer cette échappée ne menaçant pas son leader, l’écart ne faisait qu’augmenter et il devenait évident que la victoire d’étape reviendrait à l’un de ces nombreux fuyards.

Entre coureurs échappés, on commençait à se faire la “guerre” dans la côte de Saint-Apollinaire, la plus dure montée de la journée (7,1 km à (,6%), à 65 km de l’arrivée. Mais ni Ben Healy, ni Georg Zimmermann, pas plus que Tobias Johannessen, les plus entreprenants, ne parvenaient à s’isoler en tête.

Kwiatkowski trouve l'ouverture et reçoit du renfort

Dans la dernière côte répertoriée, celle des Demoiselles Coiffées (3,5 km à 5,4%), le Polonais Michal Kwiatkowski attaquait avec plus de réussite, avant de recevoir dans la descente le renfort de Victor Campenaerts et du jeune Français Mattéo Vercher (23 ans).

Il y avait encore une quarantaine de kilomètres jusqu’à Barcelonnette et le trio a bien collaboré pour empêcher tout retour de l’arrière, parmi les nombreux battus du jour. Dont cinq poursuivants, emmenés par Jai Hindley, intercalés entre les hommes de tête et le reste de l’ancien groupe d’échappés.

 

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Jamais l’avance du trio n’a dépassé la minute sur le quintet de contre-attaquants, mais c’était suffisant pour se jouer la victoire dans les rues de Barcelonnette.

Ce vendredi, entre Embrun et Isola 2000, la journée s’annonce bien plus corsée avec 4.500 m de dénivelé et la lutte pour la victoire d’étape ne devrait concerner que les coureurs bien classés au général.

Ils auront à escalader en milieu d’étape la Cime de la Bonnette (23,1 km à 6,8 %), plus haute route de France à 2.800 m d’altitude, avant de batailler dans la montée finale sur Isola.

Assistera-t-on à une nouvelle démonstration de Tadej Pogacar ? Le Slovène semble tellement intouchable sur ce 111e Tour de France...

Raphaël Rochette