En Creuse... les automobilistes sur la route des vacances

Chaque jour, des milliers d’automobilistes traversent la Creuse en empruntant la route nationale 145. La situation géographique centrale du département en fait un lieu de passage pour de nombreux touristes chaque année. Sur les aires de repos de la RN 145, vacanciers étrangers et français se croisent, prennent des moments de pause dans cette Creuse, véritable carrefour européen.

Il n’est pas rare de voir des plaques d’immatriculations étrangères sur l’aire de repos des Monts de Guéret. Encore moins des plaques d’autres départements français. Celle d’Amandine et Davide porte le numéro 25. Ils habitent Besançon dans le Doubs. En ce jour de fête nationale, les deux parents quadragénaires rentrent de vacances avec leur fils Leonardo, après un séjour à Hossegor. « Ici, on est à mi-chemin, il nous reste environ 400 kilomètres », raconte la maman devant son van bien rempli par les vélos de la famille.

Le “ici”, c’est la Creuse. Comme beaucoup d’autres automobilistes, ils ont choisi cette aire de repos sur la RN 145, car elle est à mi-parcours de leur trajet. Et de fait, par son emplacement central en France, la Creuse constitue un véritable carrefour pour les vacanciers qui traversent le pays. « On ne connaît pas la Creuse, mais du peu qu’on a pu voir, ça a l’air très mignon, très vert », raconte Amandine, contente du choix que son mari et elle ont fait pour cette petite halte. L’aire des Monts de Guéret s’est un peu imposée par défaut pour le couple. Située sur la deux fois deux voies à proximité de Guéret, son emplacement en fait un lieu de repos idéal pour les touristes qui traversent la France.

De retour d’un mariage dans la Haute-Vienne, Rémi et ses amis font une pause en Creuse avant de rejoindre Grenoble.

Et ils sont bien plus nombreux à traverser le département depuis que cette route nationale est devenue une deux fois deux voies, à partir des années 2000. Depuis ce changement, la Creuse qui était géographiquement enclavée est devenue idéalement placée au centre de la France. Reliée à la Haute-Vienne par l’A20 ou encore au Bourbonnais par l’autoroute A71. D’est en ouest, la RN 145 traverse la Creuse dans toute sa longueur sur près de 100 kilomètres et fait partie de la RCEA, la Route Centre-Europe-Atlantique. Cette fameuse route traverse l’Hexagone d’est en ouest et relie l’Europe centrale à la façade atlantique. Elle assure une liaison rapide avec l’Italie du nord et, au-delà, avec l’ensemble du réseau routier européen.

Par ailleurs, la gratuité de la RN 145 est un argument notable dans les choix d’itinéraires des automobilistes. Rémi et ses amis originaires de Grenoble ont fait le choix de cette route pour se rendre à un mariage à Cussac, en Haute-Vienne. Presque six heures de route séparent les deux communes. « On ne perd que quelques minutes en passant par ici plutôt qu’en optant pour un autre itinéraire comprenant des péages », indique le Grenoblois de 29 ans. Ainsi, nombreux sont les touristes venant de toute la France qui se croisent sur cette grande aire de repos entourée par les forêts des monts de Guéret.

Amandine et Davide traversent la France de Hossegor à Besançon en passant par la Creuse.

Venant du Maine-et-Loire pour se rendre à Clermont, Marie et sa grand-mère Nicole ont également fait le choix de la “145” pour se rendre dans leur lieu de villégiature. « Cette route, on l’a prise à la fois parce qu’elle est gratuite mais aussi pour les beaux paysages qu’elle nous permet de découvrir, confie Nicole. C’est très vert, c’est appréciable. »

Pour une journée « normale », l’affluence sur cette route nationale en Creuse est d’environ 16.000 véhicules. Durant la période estivale, elle peut monter jusqu’à 25.000 véhicules par jour. Un flux continu qui fait les affaires de l’aire de repos dont le nombre de clients est croissant en période estivale.Durant l’été, il n’est pas rare de voir des étrangers s’arrêter sur cette aire creusoise. Viktor roule depuis plus de 10 heures avec sa compagne Katia. Le couple slovène est parti de Ljubljana la veille afin d’arriver à La Rochelle ce 14 juillet pour voir de la famille. « Dès que l’on vient en France, on s’arrête toujours ici, témoigne l’homme qui vient de se garer sur le grand parking de l’aire des Monts de Guéret. On ne connaît pas vraiment la Creuse, mais il faudrait qu’on passe des vacances ici un jour.  » Si beaucoup la traverse sans vraiment s’y arrêter, la Creuse donne en tout cas, envie à de nombreux touristes d’y faire une halte plus longue.

Pour le moment, il reste un peu plus de trois heures de route au couple pour atteindre sa destination sur la façade atlantique. Comme eux, nombreux sont les étrangers à emprunter cette route chaque année. Pour les vacances mais pas uniquement. Depuis que la route nationale 145 a été mise en deux fois deux voies, il y a eu une augmentation constante de la circulation et notamment des poids lourds en provenance de la zone ibérique et des pays de l’est et du nord de l’Europe. Le parking de l’aire de l’Espérance ne désemplit jamais de ses nombreux camions.

La pause creusoise se termine pour Amandine et Davide. Il leur reste plus de quatre heures de route pour rejoindre Besançon. Comme beaucoup d’autres ce même jour, ils ont pris le temps de se restaurer avant de reprendre le volant. Philippe et Sylvie qui sont partis récupérer leurs petits-enfants afin de les garder en vacances à Châtellerault en ont profité pour goûter le fameux gâteau creusois aux noisettes. Une première, alors que le couple de retraités a l’habitude de s’arrêter tout le temps sur cette même aire quand il réalise ce trajet. Eux aussi ne feront qu’une petite halte sur cette route des vacances. Mais ils ont bien l’intention, un jour, de visiter cette Creuse qui pour beaucoup, n’est que sur la route des vacances. 

Vincent Faure