Comment une graine de courge semée en secret dans un parterre de fleurs, à Brive, a réenchanté tout un quartier

Imaginez la surprise des habitants lorsqu’une magnifique courge jaune a surgi il y a quelques jours, comme par magie, au beau milieu du parterre de fleurs de l’avenue du Maréchal-Foch, à Brive (Corrèze). Non, ce n’est pas l’œuvre d’un jardinier fou ni d’un sortilège enchanté, mais bien d’une personne du quartier, qui a choisi de rester dans l’ombre.

Il y a quelques mois, une main mystérieuse a pris l’initiative de semer une graine de courge dans ce parterre public. Avec une simplicité désarmante, la jardinière en herbe a sorti discrètement la graine de sa poche lors d’une promenade matinale. Voyant une petite parcelle de terre vacante et bien exposée, elle a décidé d’y enfouir la graine, sans grande conviction. Pourtant ce geste est plein de sens. « C’est sûrement mon fils qui avait glissé la graine dans ma poche, je me suis dit que c’était l’occasion d’en faire quelque chose », révèle-t-elle.

Les habitants, interloqués, ont commencé à se poser des questions. Petit à petit, la courge est devenue un sujet de conversation et une curiosité dans le quartier. « D’où vient cette plante ? C’est une courge ou une courgette ? Est-ce que c’est un projet de la Ville ? Un acte de la nature ? » Toutes les théories ont circulé, ajoutant une touche de mystère à ce phénomène verdoyant.

La courge a grandi au fil des semaines, ses feuilles vertes et vigoureuses s’étendant gracieusement parmi les fleurs locales. « Je la vois tous les jours, c’est agréable alors j’y fais attention pour pas qu’on la vole, mais je veux bien la partager ! », confie la mystérieuse semeuse. Un avis partagé par les jardiniers de la Ville de Brive, qui soutiennent l’initiative en prenant soin de la cucurbitacée.

Les espaces verts des communes ne sont pas seulement des décorations ; ils sont des lieux de vie, des écosystèmes à part entière qui peuvent être enrichis par les actions des habitants. L’exemple de cette courge, poussée par une initiative citoyenne, résonne particulièrement avec les projets comme le jardin collectif des Chapélies à Brive, récemment aménagé par les habitants du quartier avec le soutien de la collectivité. 

Ce jardin incarne cette volonté de réappropriation des espaces publics et de renforcement du lien social à travers l’agriculture urbaine. Jardin collectif, véritable lieu de rencontre et de partage, il permet aux résidents de cultiver leurs propres légumes, fruits et herbes, tout en participant activement à la vie de leur quartier.

« Ce type de projet est essentiel pour renforcer le tissu social et promouvoir la biodiversité en milieu urbain », affirmait à La Montagne, en mai dernier, Virginie De Andrade Magnoux, consultante en agriculture urbaine.

Car derrière cette histoire rocambolesque de la courge de l’avenue Foch, se cache une réalité tout aussi merveilleuse : la réappropriation des espaces publics par les citoyens. La mystérieuse jardinière a prouvé que même un simple geste, comme celui-ci, peut transformer notre environnement et apporter un peu de magie dans notre quotidien.

En semant cette graine de courge, cette anonyme a démontré que les espaces verts de la ville ne sont pas seulement là pour être admirés, mais pouvaient aussi être cultivés et enrichis par les habitants eux-mêmes. Reste à savoir si, telle les graines, l’initiative se répandra et témoignera du pouvoir des petites actions.

Esther Croze