À 32 ans, il est le "papa" du deuxième festival d'Auvergne
Sous un ciel bleu et une chaleur de plomb, les bénévoles s’activent pour monter la scène du festival d’Ambert. Si les grosses installations ne se font qu’une semaine avant l’évènement, c’est en réalité depuis le mois de février, qu’un week-end sur deux, les bénévoles travaillent sur le site.Le chef d’orchestre, Benoît Pascal, multiplie les allers-retours sur son tracteur rouge. "Et il est d’époque !" À 32 ans, l’Ambertois est à la tête de l’organisation du World Festival. Il en a hérité de son père, Patrick Pascal.
La fierté de rendre populaire son territoire"C’est une histoire de famille. Mon père a co-créé le festival, il y a 35 ans. Il a toujours été investi au sein de l’association. Il m’a passé le flambeau il y a deux ans." Et sa popularité grandissante touche particulièrement l’enfant du pays.
J’ai grandi au sein de cette association. Mon premier festival d’Ambert, j’y ai dansé la bourrée. Mais j’étais tellement petit que je ne m’en souviens même pas ! Depuis, j’en suis, tous les ans. Et réussir à réunir 26.000 personnes ici, c’est incroyable. Ce festival, c’est un peu mon bébé.
Si l’organisation de l’évènement occupe l’Ambertois toute l’année, ce n’est pas son métier. "La semaine, je suis responsable digital chez Limagrain, à Clermont-Ferrand. Mais je rentre tous les week-ends." Alors toucher un public nombreux, ça le connaît. "Mais toucher 8.500 personnes sur internet et toucher 8.500 en vrai, dans la ville où j’ai grandi, ça n’a rien à voir !"Pour le seconder, en plus des centaines de bénévoles qui seront sur le site pendant les trois soirées, deux salariés ont été recrutés. "C’est un gros plus, même si on a énormément de boulot. Mais on ne peut pas se permettre d’embaucher plus, puisque le festival est auto financé à hauteur de 95 %." Et avec un budget atteignant les 1.7 millions d’euros, mieux vaut être préparé à tout.
1.7 millions d'euros autofinancé à 95 %Aux difficultés d’organiser un évènement d’une telle ampleur autour d’un plan d’eau, à la campagne, par exemple. "C’est compliqué d’organiser ce genre de manifestations en milieu rural. Il faut faire venir les artistes, mais aussi des food-trucks et du matériel pour le son et la lumière." Et pour alimenter tout ce beau monde en électricité ?
On a fait venir un groupe électrogène de Clermont-Ferrand. À titre de comparaison, on a assez de puissance pour alimenter une commune comme Marsac-en-Livradois (environ 1.400 habitants).
Une organisation millimétrée, qui ne s’est pas faite du jour au lendemain. "Pour tout vous dire, on est même déjà en train de bosser sur l’année prochaine." Mais avant de penser à 2025, il est temps de profiter de la 36e édition.
La chanteuse Selah Sue fera vibrer le World Festival Ambert jeudi soir
"Et on croise les doigts pour qu’il ne pleuve pas !" Mais qui a dit qu’un festival pluvieux ne pouvait pas aussi, être un festival heureux ?
Fanny Rodriguez