Aléas climatiques : "il va falloir accompagner les agriculteurs", selon le président de la FNSEA 03
Baisse de rendements et de qualité, c'est le constat de Christophe Jardoux, président de la FNSEA 03 (Allier), à l'heure des moissons. Les cultures ont souffert des importantes précipitations de ces derniers mois.
La FNSEA 03 était sur le terrain, mercredi 24 juillet, avec les services de l’État, pour constater les dégâts liés aux orages du 20 juillet, dans le secteur de Vallon-en-Sully.
Le syndicat est encore dans l’attente des résultats qui détermineront l’opportunité – ou non – de lancer un dossier d’indemnité de solidarité nationale. Le président, Christophe Jardoux, présume que seul le colza sera concerné. Les pertes dépassent les 50 %, seuil de déclenchement du dispositif destiné aux agriculteurs, en particulier ceux qui ne sont pas assurés.
"Du niveau de 2016, année noire, même pire je pense"Dans le même temps, il a alerté les banques et la DDT (direction départementale des territoires) de l’Allier pour organiser une autre sortie sur le terrain "dans une quinzaine de jours". Les récoltes sont mauvaises, "du niveau de 2016, année noire, même pire je pense. Les exploitations vont avoir de sérieux problèmes de trésorerie. Il va falloir mettre en place des choses pour accompagner les agriculteurs", pose celui qui est installé à Néris-les-Bains.Son blé est loin des 75 % de poids spécifique pour qu’il soit meunier.
"Je suis à 67,50 %. Je n’ai jamais vu ça." Il sera vendu en blé fourragé, moins cher que le blé meunier, qui se négocie 150 et 160 € la tonne, alors qu’"il faudrait déjà la vendre entre 230 et 240 € la tonne pour faire face aux charges.
Du retard sur les foinsLa baisse des rendements sur l’orge et le blé (seul le colza s’en tire) est générale. "Elle est d’environ 25 % en moyenne. Il y a aussi une baisse de qualité" en raison d’une pluviométrie importante à l’automne et au printemps derniers.Les moissons ont en plus été tardives (de trois semaines environ) et certaines parcelles sont inaccessibles. "Avec les ornières, on n’arrive pas à passer. On n’est même pas sorti des foins, alors qu’il y a longtemps que ça devrait être fini. En juin."
Seher Turkmen