Comment l'Amicale19Ussel créée voilà 135 ans peut aider l'implantation des haut Corréziens à Paris ?
«Je pense que c’est une des associations les plus anciennes de France. Elle a été créée bien avant la loi de 1901 », résume Françoise Béziat, la présidence depuis 2020 de l’Amicale19Ussel qui fêtera samedi à Ussel, son 135e anniversaire.
Faciliter l'implantation des haut Corréziens à ParisCette association a changé de nom voilà une douzaine d’années. Elle a pris la suite de l’Amicale des originaires de l’arrondissement d’Ussel fondée en 1889. À l’époque, de nombreux haut Corréziens quittaient leur terre natale pour aller travailler à Paris. « Il y a eu un exode de la haute Corrèze vers Paris, rapporte Françoise Béziat. Beaucoup de haut Corréziens sont devenus cochers de fiacre, puis taxis à Paris. Ils habitaient beaucoup vers les Buttes-Chaumont. Ils avaient tendance à se retrouver pour parler de la Corrèze. C’était surtout une amicale d’entraide et d’implantation pour trouver un travail aux proches sur Paris, un logement… » Avec une période phare, quand Jacques Chirac, qui fut président d’honneur de l’Amicale, était maire de la capitale. « Il a aidé beaucoup de haut Corréziens à trouver un emploi à Paris, il est intervenu pour des logements… Il recevait aussi volontiers l’association à l’hôtel de ville. Les 100 ans de l’Amicale y ont eu… C’était formidable » confie Françoise Béziat.
Echanger sur la vie en haute CorrèzeEt maintenant ? L’Amicale19Ussel qui compte 130 adhérents, est désormais plutôt axée sur une « amicale de rencontres, avec trois sorties culturelles annuelles et deux repas par an », précise-t-elle. Au programme : l’Assemblée nationale, le Sénat, les musées parisiens…« Les adhérents sont pour la plupart des Parisiens qui ont une maison de famille en haute Corrèze, qui y viennent l’été et beaucoup votent ici. Ils veulent garder un lien entre eux. On parle de la haute Corrèze, de ce qui s’y passe, de la vie politique locale… », sourit la présidente. D’où les repas et visites qui ont toujours lieu à Paris ou dans des communes proches comme Saint-Mandé (Val-de-Marne) et un repas par an en haute Corrèze.
Saviez-vous que la Corrèze a déjà trois ambassades dans le monde ?
Une amicale qui doit beaucoup à Jacques ChiracL’Amicale est-elle une association politique ? « Non, balaye la présidente qui est retirée de la vie politique corrézienne. L’association fut forcément un peu politique du temps de Jacques Chirac même s’il a aidé des Corréziens de tous les bords politiques. Mais l’Amicale n’est pas politique et il ne le faut pas ! »Le retour vers une amicale d’entraide professionnelle ?Quel avenir pour cette association plus que centenaire ? La question se pose. « Nous avons des appels du pied de jeunes adhérents qui voudraient revenir à une forme d’entraide professionnelle, pouvoir aider à trouver des stages… et pas uniquement des visites culturelles. On va essayer de travailler avec l’association La Corrèze en partage qui aide pour les gens qui veulent faire un stage à l’étranger. On peut s’en inspirer… », souligne Françoise Béziat qui aimerait « qu’il y ait une fédération corrézienne avec les associations qui partagent un objet : tisser du réseau entre les hauts corréziens d’origine installés ailleurs sur le territoire et permettre ainsi d’être un tremplin pour les jeunes. »
Estelle Bardelot