À Pradines, le vidéaste Le Franc Gaulois est venu visiter le site des Jaillants

Le créateur de contenu « Le Franc Gaulois », de son vrai nom Peter Lejaille, sillonne le territoire national depuis près de quatre mois à la découverte de vestiges gallo-romains. L‘homme présente en vidéo les sites archéologiques qu’il visite, parfois accompagné de médiateurs culturels, et dort souvent sur place, sous tente. Son contenu : de courtes vidéos sur Tiktok et Instagram, des directs en pleine nature et des « reportages » ponctués de salutations en « langue gauloise », selon le créateur.

L’objectif est simple : faire connaître le patrimoine gaulois aux plus jeunes et leur donner envie de participer à sa préservation. Peter Lejaille le déplore : « De nombreuses associations de préservation du patrimoine appellent au secours. Il leur faut du financement, des adhérents et de la visibilité. Si je peux donner envie aux jeunes de les aider, j’en suis heureux. »

Une intention honorable a priori, dont l’exécution semble pourtant en froisser certains. Le Franc Gaulois confie recevoir des critiques quant à l’inexactitude des informations qu’il véhicule à ses 40.000 abonnés. Un avis partagé par la mairie de Senlis fin juillet, qui a refusé que le tiktokeur fasse des vidéos dans l’enceinte du musée d’art et d’archéologie de la ville. Le créateur plaide la visée pédagogique de ses vidéos, mais avoue adapter leur ton : « Je fais de la vulgarisation, j’utilise des mots simples au lieu des termes scientifiques pour rendre mon contenu plus accessible à mon public. Je suis passionné, je me sens légitime d’en parler, même sans diplôme d'histoire. Certains ne sont pas d'accord. »

Peter Lejaille se défend aussi de toute interprétation faite des symboles qu’il arbore en vidéo, comme son casque gaulois ailé, anachronisme répandu dans les représentations des peuples gallo-romains, le drapeau français planté au pied de sa tente, ou encore les hashtags « patriote » utilisés pour référencer ses vidéos en ligne. « Pas de politique ici, affirme-t-il. » D’aucuns restent circonspects.

Claire Soulier