Laurent Wauquiez va quitter la présidence de la Région cette semaine, mais qui va le remplacer ?
«Je continuerai à m’occuper de notre région Auvergne-Rhône-Alpes. » Le 19 juin dernier, Laurent Wauquiez (LR), alors en campagne pour les législatives en Haute-Loire, avait conclu ainsi un discours adressé aux adhérents du Medef, réunis à Lyon. Sa déclaration avait été reçue 5 sur 5 par les patrons : il restera le taulier, même si la loi sur le cumul des mandats l’obligera à choisir entre ses mandats de député et celui de président de Région.
Élu parlementaire le 7 juillet, Laurent Wauquiez a un mois pour démissionner de son mandat de président. C’est-à-dire jusqu’à mercredi 7 août. Et le délai pour désigner un nouveau ou une nouvelle président(e) est à nouveau d’un mois. Une assemblée plénière devra donc être convoquée d’ici début septembre et elle devrait l’être au dernier moment.
Deux grands favoris et des outsiders... auvergnatsMais pour désigner qui ? Dès la perspective d’une démission de Laurent Wauquiez, deux noms se sont imposés. Ceux de l’élue LR de l’Ain Stéphanie Pernod (46 ans), vice-présidente en charge de l’économie, de la relocalisation, de la préférence régionale et du numérique ; et de Nicolas Daragon (LR, 52 ans), maire de Valence et vice-président à l’administration générale, aux ressources humaines et aux fonds européens.
À ces deux postulants naturels, s’ajoutent deux outsiders auvergnats : Brice Hortefeux (LR, 66 ans), ancien ministre et député européen, ainsi que Frédéric Aguilera (LR, 49 ans), maire de Vichy et vice-président en charge des transports. Difficile de voir le plus ancien des sarkozystes succéder à Laurent Wauquiez, ce dernier privilégiant, à la Région comme au sein de son groupe parlementaire, la promotion d’une nouvelle génération.
Frédéric Aguilera, au profil proche de celui de Nicolas Daragon, répond à ce critère, d’autant qu’il a su s’imposer comme un poids lourd de l’exécutif en seulement trois ans. Suffisant ?
Aucun des quatre prétendants ne s’est risqué à un commentaire, la décision revenant à Laurent Wauquiez seul. Il applique en effet la formule de Clemenceau pour qui les décisions se prennent en nombre impair, et trois c’est déjà trop. « C’est très bien ainsi, car demander son avis au groupe ne ferait que le fracturer », glisse un des membres de la majorité. Le choix de Laurent Wauquiez serait déjà arrêté, même s’il ne l’aurait partagé avec personne, après avoir, comme à son habitude, largement consulté les élus régionaux.
Quelle place pour l'Auvergne ?Qui que soit l’élu(e), un des enjeux sera l’unité de la région. Natif de Lyon, élu d’Auvergne, ayant des attaches familiales en Ardèche, amoureux de la montagne et de ses sports, supporter de l’AS Saint-Etienne… Son parcours, associé à son sens politique, ont permis à Laurent Wauquiez d’être un président protéiforme, montrant qu’il est chez lui partout. Aucun de ses successeurs potentiels n’ayant un tel profil, le chantier de l’appartenance régionale risque d’être rouvert, notamment en Auvergne.
Peut-être faut-il s’attendre à voir revenir une vice-présidence dédiée à l’ancienne Région ? Rendez-vous début septembre pour le savoir.
Laurent Bernard