Pourquoi ce prix littéraire puydomois va disparaître après 26 éditions ?
Cette année encore, l’édition du Prix littéraire jeunesse "Livre Élu en Livradois-Forez" a touché près de 2.400 jeunes sur le territoire. L’association Passeurs de mots, coordinatrice de l’événement, a cependant décidé d’y mettre fin.
Lancé à l’aube des années 2000, le Prix Livre élu en Livradois-Forez a permis durant 26 éditions de toucher un public âgé de 3 à 11 ans sur le territoire. Cette année, l’association Passeurs de mots coordonnait l’événement pour la dernière année.
À la rentrée prochaine, le prix disparaît au profit d’un autre projet plus en adéquation avec les idées de l’association. Les explications avec Brice Grenier, directeur de Passeurs de mots.
Quel est le principe de ce prix littéraire jeunesse ?
Il s’agit d’un projet dédié aux 3-11 ans sur le territoire, à destination des médiathèques et des écoles avec des inscriptions par classe. Un comité composé de bénévoles, de professionnels de l’Éducation nationale effectue une sélection de cinq albums en début d’année. Et il y a trois sélections. Une par cycle : cycle 1 pour les maternelles, cycle 2 du CP au CE2 et cycle 3 du CM1 à la sixième.Photo d'illustration @Thierry Lindauer.
L’édition se déroule chaque année d’octobre à juin. L’enseignant a la possibilité de faire vivre cette sélection tout au long de l’année avec un vote des élèves. Nous mettons également en place des inscriptions avec options en proposant des ateliers et un travail en transversalité avec les arts plastiques, par exemple. En juin, nous organisons une journée "finale" à laquelle les classes peuvent participer.
Combien de jeunes sont concernés chaque année ?
Cette année, nous avons touché 120 classes soit 2.400 élèves. Le chiffre est fluctuant d’une année à l’autre.
Vous avez décidé d’arrêter ce prix la saison prochaine après 26 éditions, pour quelles raisons ?
Nous avons essayé de faire évoluer le prix mais sa structure est trop rigide. Aujourd’hui nous coordonnons le projet mais nous avons l’impression d’être devenus la petite main pour le compte de l’Éducation nationale. C’est devenu son projet au fil du temps et il est revendiqué comme tel.
Avec la réécriture du projet associatif il y a un an et demi, ce prix est devenu hors cadre pour Passeurs de mots. On a envie de proposer autre chose aux enfants.
Un nouveau projet ?
Oui. Dès la rentrée prochaine, nous allons mettre en place Petits passeurs d’histoires. Il s’agit d’une sélection de trois histoires que nous proposerons dans des "sacs à histoires". Il y aura quatre sacs en fonction de quatre tranches d’âges, de deux à onze ans. Avec pour objectif de transmettre le plaisir de la lecture et d’inclure aussi les familles et les centres de loisirs. Sans oublier les acteurs de la chaîne du livre.
Pour quel public ?
Les élèves des classes mais aussi ceux scolarisés à la maison, ceux placés dans les maisons de l’enfance ou d’autres inscrits dans les centres de loisirs, dans les activités périscolaires. L’objectif est de viser moins de classes, d’être dans le qualitatif.
Un mot sur Passeurs de mots ?
L’association, qui s’est appelée Association des bibliothécaires du Livradois-Forez (ABLF) jusqu’en 2017, a été créée en 1985 sur le territoire à l’époque où il n’y avait rien en termes de coordination pour la lecture. Il a fallu tout faire.
Aujourd’hui, 90 bibliothèques font partie du réseau et nous touchons 4.500 personnes de tous âges et tous horizons sur le territoire. Nous mettons en place des actions tournées vers la petite enfance ou contre l’illettrisme. Nous mettons aussi à disposition des malles pédagogiques.
Une bibliothèque ambulante, La Petite Roberte, permet de son côté de faire vivre la lecture dans le territoire, à la belle saison. Nous sommes une équipe de quatre salariés avec un budget de fonctionnement de 200.000 euros par an, dont 32 % de financements propres.
Propos recueillis par Yann Terrat