Le projet de classement des gorges de la Maronne et des Tours de Merle en réserve naturelle régionale (RNR) avance. Il est porté par le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine, propriétaire de la plus grande partie des parcelles incluses dans ce périmètre qui couvre environ 200 hectares sur les communes de Saint-Bonnet-les-Tours-de-Merle, Saint-Cirgues-la-Loutre et Saint-Geniez-ô-Merle. Ces gorges escarpées sont majoritairement occupées par des boisements de feuillus. Le projet de réserve naturelle inclut en partie le site classé des ruines médiévales des Tours de Merle qui abrite des colonies de chauve-souris dont 14 espèces différentes. Ces gorges abritent en outre de nombreuses espèces végétales et animales protégées comme l’aigle botté, le milan royal, le circaète Jean-le-Blanc mais aussi la dorine à feuilles alternées ou l’orpin hérissé.
Au regard de tous ces enjeux, le classement en réserve naturelle régionale donnerait un statut de protection fort à cet espace pour une durée de 10 ans.Réglementairement, une consultation publique doit être lancée. Elle a débuté le 16 août et se tiendra jusqu’au 16 novembre. Le dossier est disponible sur le site internet de la Région (nouvelle-aquitaine.fr) à la rubrique « consultations publiques ». Les observations pourront être adressées par mail ou par courrier (voir modalités sur le site internet).
Classement prévu pour 2025
Les résultats de la consultation seront publiés dans la foulée et la région Nouvelle-Aquitaine statuera. « On imagine un passage en séance plénière début 2025 », indique Christian Lagorce, chargé de mission pour le Conservatoire d’espaces naturels qui a œuvré à la rédaction du futur règlement de cette RNR en concertation avec les communes et la Communauté de communes XVD. En effet, chaque réserve naturelle régionale, qui vise à une protection de la biodiversité, a ses propres spécificités, donc un règlement propre.
Des spécificités
« Les gorges de la Maronne présentent la particularité d’avoir un monument historique avec une activité touristique. Les Tours de Merle sont classées. Elles abritent des chauves-souris. Il y a donc un enjeu de préservation des espèces et de maintien de vie touristique avec la circulation des personnes », dit-il. Autre spécificité du périmètre à protéger, « le classement de parcelles appartenant à EDF qui doivent rester accessibles aux agents pour accéder à un ouvrage hydroélectrique ». Lorsque le classement en réserve naturelle régionale sera effectif, des fonds en découleront permettant notamment la présence d’un conservateur sur place.« Nous sommes à la dernière ligne droite de ce projet débuté en 2018 », indique Christian Lagorce qui précise l’existence d’une autre RNR en Corrèze, sur le plateau de Millevaches, la RNR de la Haute vallée de la Vézère qui comprend notamment la tourbière du Longeyroux.
