Pro D2 : Abongile Nonkontwana, un tracteur en troisième ligne pour le Stade Aurillacois
C’est l’histoire d’une rencontre entre un joueur qui voulait passer un cap, et d’un club qui veut avancer. L’arrivée, cette intersaison, d’Abongile Nonkontwana au Stade Aurillacois est la réunion d’ambitions qui se rejoignent, entre le 3e ligne sud-africain et le club cantalien.
Ancien partenaire de Gbizié à Massy« J’ai eu la chance que mon agent me propose et qu’Aurillac montre de l’intérêt pour moi. J’ai d’abord eu une conversation en visio avec coach Roméo (Gontinéac), où j’ai pu partager mes buts, ce que je veux réaliser et de son côté il m’a présenté le projet, comment Aurillac voulait progresser et cet objectif de top 6 qui a l’air excitant et ça s’est concrétisé », glisse le grand gaillard d’1,96 m pour 125 kg annoncé, tout sourire, au terme de l’entraînement du 20 août, à la Ponétie.
‘J’ai été très bien accueilli. Et l’autre point positif, c’est qu’il y a moins de circulation ici qu’à Massy, c’est plus facile pour aller à l’entraînement en voiture
S’il était déjà en France depuis trois ans, mais ne connaissait d’Aurillac que cette réputation climatique qui lui colle à la peau, l’ancien Baby Bok passé par les Cheetahs et les Bulls a vite pu compter sur des alliés de poids pour se familiariser avec son nouvel environnement.
« Je connaissais Yohann (Gbizié) avec qui j’avais joué à Massy et j’ai la chance qu’il y ait plusieurs Sud-Africains dans l’équipe, ça a été facile pour m’adapter et je suis bien installé », apprécie le joueur de 29 ans qui coche a priori toutes les cases de ce que recherchait le Stade pour progresser.
Un exode européen et un jeu « fait pour la France »Débarqué en Europe par le biais de la Premiership (2e division anglaise) avant d’être aimanté par le rugby français.
« Au moment du Covid, ça avait été une période compliquée. J’avais cherché à aller en Angleterre et après ça, on m’a dit que mon jeu pouvait convenir au rugby français », relate le 3e ligne qui a d’abord découvert Bourgoin, avant de rallier Massy où il a connu deux saisons pleines en termes de temps de jeu, et donc de poser ses valises à Aurillac cet été. Mais ça veut dire quoi, exactement, un jeu fait pour le rugby français ?
« Le projet d’Aurillac me va bien, lui qui va me demander de porter le ballon, de gagner la ligne d’avantage et de faire de bons plaquages, notamment pour obtenir des turn-overs. La touche ? C’est quelque chose que j’aime aussi […] comme tout ce qui peut faire avancer l’équipe », détaille Nonkontwana qui était venu au rugby très jeune, dans un contexte familial qui s’y prêtait, et qui, justement, l’a poussé à vouloir atteindre le plus haut niveau possible.
Le décès de son père a décuplé son envie de réussir« J’ai grandi dans une famille qui aimait le rugby. Mon père était un grand passionné et un joueur également. Alors ça m’a amené vers le rugby. Malheureusement, j’ai perdu mon père alors que j’étais encore jeune, et ça m’a donné encore plus de motivation pour essayer de le rendre fier. J’avais eu cette opportunité avec mon premier contrat professionnel avec les Bulls et depuis je n’ai jamais regardé en arrière, j’ai toujours essayé de faire de mon mieux chaque jour de chaque année », confie le Sud-Africain.
L’ancien Massicois avait d'ailleurs eu les honneurs de la sélection U20 de son pays en 2014, celle de la génération d’Handre Pollard. Une époque où le joueur était fléché comme 2e ligne, un poste qu’il peut toujours occuper, même si sa préférence va à la troisième ligne.
« J’ai joué essentiellement en flanker, et quelques fois en numéro 8 aussi, et je peux aussi évoluer en 2e ligne s’il le faut, du moment que c’est utile à l’équipe. Tout dépend des compositions, des blessures, des équipes que l’on affrontera et de ce que voudra le staff, si l’on joue des équipes plus physiques ou d’autres plus mobiles… »
Alors qu’il a déjà pu prendre part aux deux premiers matches amicaux du Stade, Nonkontwana devrait pouvoir engranger encore un peu plus de rythme et de temps de jeu et autant de repères avec sa nouvelle équipe, vendredi contre Montpellier. Un adversaire à fort tonnage contre qui l’Aurillacois aura l’occasion de montrer ses qualités, notamment physiques, avant de les mettre en avant en Pro D2.
Jean-Paul Cohade
Ludovic Cayre au sifflet.Comme cela avait déjà été le cas la saison dernière, le Stade Aurillacois a pu bénéficier de la présence active et de l’expertise de Ludovic Cayre, arbitre de Top 14, pour sa séance d’entraînement du mardi 20 août. Un vrai plus pour se remettre dans le bain avant le début du championnat, prévu le 30 août, contre Angoulême.