La pose de la calotte du moulin du Cros à Saint-Fargeol, une manoeuvre délicate qui s'est déroulée sans accroc
La manœuvre était délicate. Elle a été exécutée sans le moindre accroc. Mardi matin, une grue a déposé une calotte de plus de dix tonnes sur la tour octogonale du moulin rouge du Cros situé à Saint-Fargeol.
À la grande satisfaction de son propriétaire, Patrick Ducros, charpentier à la retraite : "C’était compliqué parce qu’il n’y a pas de jeu dans l’emboîtement entre les roulettes de guidage, les roulettes d’appui et la crémaillère à l’extérieur pour l’orientation". Avant d’ajouter : "Et puis, il faut un bon grutier".
Une nouvelle étapeEntamés en 2013 après l’obtention du permis de construire, les travaux du moulin franchissent une nouvelle étape. "Le moulin se sent un peu mieux parce qu’il a désormais sa tête", sourit Patrick Ducros avant d’expliquer qu’il va ensuite falloir installer l’embrayage entre l’éolienne implantée sur le flanc de la calotte et la crémaillère.
"Maintenant, il n’y a plus qu’à poser les ailes", lance un badaud venu assister à la manœuvre. C’est en effet le prochain défi que devra relever celui qui, dans les années 80 déjà, envisageait sérieusement de construire, un jour, de ses propres mains le moulin de ses rêves. Mais, là encore, il faudra patienter. "La pose des ailes, ce sera en juillet 2025", assure Patrick Ducros. Des ailes qui permettront au moulin de se fournir en énergie. Indispensable pour mener à terme le projet.
Une invention hollandaiseL’objectif du charpentier à la retraite est d’utiliser sa création pour scier du bois. "Les lames viendront de Saint-Étienne mais elles ne seront pas en action avant 2027". Et Patrick Ducros de rappeler que le mécanisme des moulins à vent à scier le bois a été créé aux Pays-Bas au XIVe siècle. Un procédé ingénieux importé par Napoléon afin d’accélérer la fabrication de bateaux "nécessaires à l’invasion de l’Angleterre".
En attendant la mise en fonction du moulin rouge du Cros, les curieux qui avaient fait le déplacement ont salué l’exploit du grutier et chaudement félicité le maître d’œuvre. Forcément touché : "Les applaudissements, cela fait plaisir car le moulin commence à avoir de l’allure. Et c’est important que les gens de la commune et de la région s’approprient le bâtiment".
Martial Delecluse