La fête de la narse revient pour sa 4e édition, et voit les choses en grand sur deux jours
Bien que la narse soit toujours menacée par un projet d’exploitation de ses carrières naturelles de diatomite, l’année 2024 est un grand cru pour le collectif de la narse de Nouvialle. Cette année, ce sont près de 3.000 personnes, et plus de 20 autres collectifs divers qui sont engagés pour la protection de la zone humide naturelle. Alors, naturellement, le collectif a vu les choses en grand pour cette nouvelle édition, explique Anthony Marques, porte-parole de l’organisation
Grosse nouveauté cette année, la fête se déroulera sur deux jours.
Le temps, qui manquait terriblement au collectif pour présenter toutes ses animations autour de la nasse et de sa préservation ne sera donc pas un souci lors de cette édition, qui promet un programme chargé, et instructif.
Les festivités s’ouvriront le samedi, aux alentours de 16 heures, avec une conférence dictée par l’économiste Geneviève Azam qui questionnera sur la construction de voies économiques, sociales et environnementales concrètes, durables, et justes. La journée se poursuivra avec des balades guidées autour de la narse, des stands de restauration bio et/ou locaux, proposant, par exemple, des bières non filtrées, dont le processus de fabrication n’inclut donc pas l’utilisation de diatomite.
Le samedi soir sera tout aussi animé. Deux groupes et un solo performeront à partir de 20 h 30, dans un registre orienté rap et rock. Pour les plus militant, qui auront soutenu la protection de la narse via les buvettes du site, le collectif propose cette année une aire de camping, afin d’y passer la nuit. Le dimanche, la journée sera rythmée par divers ateliers, dont la fabrication de cerfs-volants, la vannerie végétale, la sérigraphie artisanale et l’auto-réparation de vélos. Les plus jeunes pourront profiter d’un atelier cirque et de stands de maquillage. Côté conférences, Philippe Dubois, ornithologue, abordera l’amnésie écologique à 10 h 30, suivi de discussions sur l’histoire et la protection des milieux naturels. D’autres interventions se dérouleront tout au long de la journée, avec des thématiques différentes, néanmoins centrées sur la faune et la flore. Le marché de producteurs offrira une pause gourmande, avant la clôture du site à 18 heures. L’entrée est libre, avec possibilité de dons déductibles des impôts.
Un évènement indépendantBien que plusieurs acteurs, comme Saint-Flour communauté, et certaines communes fournissent du matériel pour mener à bien la fête de la narse, le collectif finance lui-même l’évènement. Cette décision, est un choix affirme Anthony Marques : « cela nous permet de rester indépendants et libres dans nos actions. C’est pour cela que les dons sont importants », rappelle le porte-parole du collectif de protection de la zone humide.
La diatomite est une roche constituée des débris de diatomées, une micro-algue. Cette roche a de multiples propriétés et notamment un fort pouvoir abrasif et absorbant. Elle est ainsi utilisée dans l’industrie, dans l’agriculture comme insectide naturel, en horticulture comme rétenteur d’eau, comme exfoliant dans les cosmétiques, ou encore pour filter le plasma humain. Fin 2020, Imérys relance le projet d’exploiter les carrières de la Narse. De ce fait, un collectif se forme afin de protéger la narse de Nouvialle, une zone humide, classée site Natura 2000 et qui héberge de nombreuses espèces protégées.
Le programmeSamedi 31 août. A 16 heures. Ouverture du site. De 16 h 30 à 18 h 30, conférence sous le chapiteau. "Comment ré-imaginer nos façons d’habiter nos territoires ?" Par Geneviève Azam, économiste et essayiste.Après-midi, balade contée sur la narse. Pour les enfants dès 4 ans, des histoires sur la faune et la flore qui en disent long. A 18 h 45, ouverture de la restauration (truffade maison et saucisse). A 20 h 30, Saturday Narse Fever (concerts) : Tapioka (20 h 30), cumbia aurillacoise ; Arval (22 h 15), Vincent Verzat de « Partager c’est sympa », rap militant ; Valjean (23 h 15), rap rock bordelais.
Dimanche 1er septembre. A 10 heures, ouverture du site. A 10 h 30, conférence par Philppe Dubois, ornithologue, écologue et écrivain naturaliste sur le thème de l’amnésie écologique. A 11 heures, arbres à palabres. « Le courlis cendré », avec l’intervention de Mathis Vérité, ornithologue à la LPO. A 12 heures, arbres à palabres. 100.000 ans d’histoire sur la narse, par Fabien Delrieu, archéologue au sein de la Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes. Repas (frites maison) animé par les circassiens des Croqueurs de pavés et par le groupe de musique trad « Les petites pierres ». A 13 heures, arbres à palabres. « Sur le chemin des oiseaux », édition Grasset, livre présenté par son autrice, Elise Rousseau, ornithologue. A 14 heures, arbres à palabres. « Géographie politique des sangliers », par Roméo Bondon, doctorant en géographie. Temps d’échange sous le chapiteau. La narse « ç’en est où », échanges avec les équipes de coordination sur l’avancée du projet de carrière sur la narse. A 15 heures, arbres à palabres. « Comment mettre en œuvre une protection forte des milieux, non plus par le haut mai, depuis les habitant.es et les territoires », par Antoine Chopot, Doctorant en philosophie. A 16 heures, arbres à palabres. « Liens entre santé humaine, santé animale et santé des écosystèmes : prévenir les maladies infectieuses émergentes depuis le territoire », par Camille Besombes, médecin et épidémiologiste, chercheuse à Sciences Po. A 17 h 15. Arbres à palabres. « Sur le chemin des oiseaux », édition Grasset, livre présenté par son autrice, Elise Rousseau, ornithologue. Tirage de la tombola. Un vol en montgolfière à gagner, entre autres. A 18 heures, fermeture du site.Et tout au long de la journée, buvette, maquillage, marché des producteurs, expo photo, espace lecture, atelier confection de cerfs-volants, atelier vannerie, cirque, sérigraphie artisanale de Jean-Mi, atelier d’autoréparation des vélos...
Anthony Valour