Le campus connecté de Guéret accueille sa première promo d'étudiants

Suivre une formation universitaire proposée à Bordeaux, Paris, Grenoble ou ailleurs, sans bouger de la Creuse, c’est possible. C’est même le principe du Campus connecté 2.3 qui effectue lundi 2 septembre sa première rentrée au campus Jules Ferry, antenne de l’université de Limoges à Guéret. « Bien sûr, les études à distance existent depuis longtemps, mais les étudiants sont souvent isolés et cela peut être compliqué pour eux en termes d’organisation et de motivation, avec plus d’échec qu’en présentiel », indique Maxence Cordonnier, tuteur du Campus 2.3, qui propose donc une formule différente.

« L’idée, c’est de pallier les écueils des études à distance en proposant à Guéret un site où ils peuvent étudier dans les conditions du présentiel, avec un accompagnement collectif et individuel des étudiants, en termes de méthodologie, d’organisation et de motivation », d’où la présence d’un tuteur.

Mon rôle est aussi d’initier un esprit de promo, de proposer des temps collectifs moins formels autour d’activités sportives ou culturelles par exemple

Ce projet, piloté par le Conseil départemental et cofinancé avec la Ville de Guéret, un grand nombre d’EPCI du département et une contribution de l’État, s’inscrit dans le sillage d’un dispositif national lancé en 2019. « C’est un projet qui répond à un besoin sur le territoire, pour permettre aux jeunes de poursuivre les formations qui les intéressent, et auxquelles ils devaient parfois renoncer pour des questions de mobilité, financières, ou autre. Je crois énormément au numérique pour nous aider à mieux vivre dans le département », commente Valéry Martin, vice-président en charge des politiques territoriales au Conseil départemental de la Creuse. 

Pour sa première rentrée, le campus 2.3 accueille six élèves pour 18 places disponibles. Tous habitent en Creuse, l’une des conditions pour bénéficier du dispositif qui, par ailleurs, est gratuit (hors coût des formations). « C’est satisfaisant, estime Maxence Cordonnier. La plupart des campus connectés ne dépassent pas la dizaine d’inscrits la première année. D’autant qu’avec 18 places et des cursus qui durent généralement 2 ou 3 ans, si nous avions eu par exemple quatorze inscrits dès la première année, nous n’aurions pu accueillir que quatre nouveaux étudiants l’an prochain. »

Les six inscrits, qui disposent du statut d’étudiant de l’université de Limoges et bénéficient de l’ensemble de ses services, présentent des profils assez variés. « Nous avons par exemple une jeune fille qui sera étudiante à 100 % et va suivre une licence en lettres classiques proposée par l’université de Bordeaux, et un homme salarié qui s’est inscrit pour passer un BTS Management commercial et opérationnel afin de pouvoir évoluer professionnellement », indique Maxence Cordonnier. Les possibilités sont légion : « Des centaines de formations à distance sont disponibles : BTS, licences, Master 2, titres professionnels... La plupart des disciplines sont accessibles. L’université de Grenoble propose par exemple une licence Staps (sport) à distance. Des structures privées proposent déjà de l’alternance avec la partie cours en distanciel, le Cned est en train de le développer et on est prêts à le mettre en œuvre ici. »

Le Campus 2.3 a vocation à accueillir des études ou des formations post-bac, mais il est possible d’y suivre une formation en un an pour obtenir le DAUE, un équivalent du bac.  Concrètement, les étudiants doivent être présents au moins 12 heures par semaine en moyenne, à répartir comme ils le souhaitent, le Campus 2.3 étant ouvert du lundi au vendredi de 8 heures à 18 heures. « L’objectif est de pérenniser cette expérience, souligne Valéry Martin. Nous avons déjà des partenariats avec des lycées. Il faut que le réseau se construise et acculturer sur ce dispositif pas encore très connu. »

Pratique. Le Campus 2.3 peut encore enregistrer des inscriptions pour des formations ayant encore des places ouvertes ou accessibles en cours d’année. Contact : 06 14 07 53 90. 

Nicolas Barraud