Accessibilité de Clermont-Ferrand aux personnes en situation de handicap : "Il y a encore du chemin à parcourir"
Entre feux non sonorisés, passages piétons pas adaptés et trottoirs trop petits, circuler dans Clermont-Ferrand lorsque l’on est en situation de handicap peut s’avérer difficile. Échange avec Jean-Claude Montagne, coordinateur du CDIPH du Puy-de-Dôme, collectif départemental pour l’inclusion des personnes en situation de handicap.
Est-ce difficile de circuler à Clermont-Ferrand lorsque l’on est en situation de handicap ?
De gros efforts ont été faits, par la mairie, et le SMTC qui gère le réseau T2C. Dans les tramways, sur les trottoirs, etc., les personnes en fauteuils roulants circulent plus facilement qu’avant. Mais il reste des points à améliorer. Tous les bus ne sont pas accessibles. Et par exemple, les personnes en fauteuil roulant arrivent parfois au bout d’un passage piéton, sans que le trottoir ne soit abaissé.
Comment cela se passe-t-il avec les travaux ?
En ce moment, les travaux rendent la circulation compliquée. On demande à la ville que les places de parking pour les personnes en situation de handicap ne soient pas perdues. Et surtout on veut que ces places soient proches des lieux clés, comme près de la Librairie des Volcans. On tient à ce qu’elles soient remises après les travaux. Surtout, il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas que les personnes en fauteuil roulant. Les personnes qui circulent en déambulateur, ou qui ont des problèmes de respiration, ont aussi besoin de ces places.
"Il y a régulièrement des déambulations sur la voirie, afin de faire remonter les différents problèmes."
Et pour les personnes malvoyantes et malentendantes ?
Elles rencontrent aussi des difficultés. On demande à la ville de mettre en place davantage de bandes podotactiles, sur les passages piétons, pour orienter les malvoyants. Et sur certains feux piétons, les personnes malentendantes peuvent activer un signal sonore avec leur télécommande. Mais ce système reste trop rare à Clermont-Ferrand.
Quelles sont vos relations avec la mairie ?
On travaille en collaboration avec ses services. La mairie dispose d’une commission sur l’accessibilité de la ville, qui est pilotée par la mission pour l’égalité des droits.
Concrètement, où en est-on de l’application de la loi de 2005, qui obligeait les lieux recevant du public à mettre en place des infrastructures avant 2015 ?
On observe un retard, notamment pour les bâtiments publics. Dans les salles de réunion, il n’y a parfois pas de boucle à induction magnétique, pourtant nécessaire aux malentendants. La mairie essaye aussi de motiver les commerces qui sont en retard. Il y a donc encore du chemin à parcourir.
Que fait la mairie ?Pierre Miquel, président de la commission communale pour l’accessibilité, détaille les enjeux de ce groupe. L’enjeu est simple : "Associer tout le tissu associatif en lien avec cette question de l’accessibilité de la ville".
"Le gros sujet du moment, c’est le projet InspiRe, qui implique de gros travaux. On passe par du moins bien, pour avoir du mieux. InspiRe permettra justement aux personnes en situation de handicap de circuler plus simplement, avec les deux lignes de bus".
"Le groupe de travail se réunit une fois par an, comme le veut la loi. Il fait aussi des groupes de travaux dans l’année avec le SMTC et la ville, pour la voirie", explique le conseiller municipal délégué aux handicaps.
Anna Pimpaud