Le trail, la nouvelle discipline favorite de l'ancien cycliste pro Pierre-Henri Lecuisinier
Pierre-Henri Lecuisinier a dit stop à sa vie et sa carrière de cycliste de haut niveau au cours de l'année 2017. À l’époque, l’ancien sociétaire du VS Gerzatois - son club formateur - portait les couleurs du Team Pro Immo Nicolas Roux, qu’il avait choisi de rejoindre, au détriment d’équipes professionnelles de troisième division, dans l’espoir de retrouver par la suite les pelotons professionnels qu’il avait connus entre 2014 et 2016 avec la FDJ de Marc Madiot.
Mais « PHL » ne reviendra jamais dans le cyclisme professionnel. "Je m’étais pas mal entraîné à l’hiver 2016-2017. En début de saison, j’avais des performances pas mal mais pas folles non plus. Après, j’ai eu quelques résultats un peu décevants à partir de fin mars. Au team Pro Immo, j’avais seulement le chômage de quand j’étais professionnel. Je n’avais pas d’engagement écrit ou financier avec le club. À partir du moment où je n’étais plus trop enclin à faire des sacrifices, j’ai parlé avec les responsables de l’équipe et je suis parti travailler", se souvient celui qui bosse aujourd’hui au Décathlon de la Pardieu à Clermont.
L’ancien champion du monde junior (2011) n’a pas pour autant oublié le vélo. Il continue de rouler une fois par semaine mais il semble improbable de le revoir au départ d'une course cycliste, même de niveau régional, avec un dossard dans le dos.
Quatre victoires en trail en 2024"Je ne suis pas plus que ça attiré par les courses de vélo maintenant, lâche le Chanonatois. Je pense que je prendrai moins de plaisir qu’à faire du trail". Une discipline sur laquelle l’homme aux 31 printemps s'épanouit autant qu'il y brille de mille feux.
Cette année, l’Auvergnat d’adoption (il est né et a vécu en Normandie, puis en Mayenne, avant d’arriver à 9 ans à Châtel-Guyon) compte quatre victoires, à chaque fois sur des épreuves locales (à Rochefort-Montagne, Serbannes, Chantelle et Marsat).
Depuis 2018, Pierre-Henri Lecuisinier s’est également mis au cross, qu’il pratiquera encore cet hiver, mais aussi au triathlon, où il a obtenu plusieurs podiums. "Ne pas avoir de victoire est un peu un regret. Je ne nage pas assez bien", reconnaît ce mordu de sport qui n’a pas manqué de s’essayer au marathon, à La Rochelle en 2021.
Là aussi avec brio puisqu’il a signé un chrono remarquable (2h35’). « C’était cool mais vu le terrain de jeu que j’ai là, je n’ai pas forcément envie de courir sur la route », sourit le licencié du club riomois Nasatri en traithlon et de l’USGA Athlétisme en course à pied.
Futur auto-entrepreneur ?Titulaire d’un DEJEPS (cyclisme) obtenu à Poitiers en 2023, Pierre-Henri Lecuisinier réfléchit aujourd’hui à créer son auto-entreprise afin de proposer ses services d’entraîneur à des sportifs, principalement des cyclistes.
"Je ne veux pas en faire mon activité principale non plus, tempère-t-il. Les coureurs que j’ai entraîné pour l’obtention du DEJEPS, j’avais presque besoin d’un petit lien affectif avec eux. Il y a un jeune que j’avais, il aimait bien la pêche donc on est allé à la pêche. Je n’y connais rien mais c’était histoire de partager quelque chose et apprendre à le connaître. Je fonctionne plus comme ça. Au final, ça marche plutôt bien. Il y a eu une belle progression".
Il ne se voit pas directeur sportif d'une DNAujourd'hui, l'ancien champion d'Europe et du monde junior entraîne deux cyclistes et ne se voit pas enfiler la casquette de directeur sportif au sein d'une DN1 par exemple, comme le font beaucoup d'anciens coureurs professionnels ou amateurs.
"Au final, c’est la même chose que quand tu cours, remarque l'ex-coureur du Vendée U. Tu pars entre 150 et 200 jours dans l’année. Directeur sportif, c’est un métier passion mais en DN, c’est quasiment sous-payé. J’ai des amis à 1700-1800 euros pour ne jamais être chez toi".
Pierre-Henri Lecuisinier préfère rester en Auvergne pour faire du sport. Pour le plaisir, et parce que c'est une grande partie de sa vie, tout simplement.
Nicolas Calvet