Au collège Jules-Ferry de Vichy, le vivre ensemble se traduit dans toutes les langues
Le département compte six Sections d’Enseignement Général et Professionnel Adapté (SEGPA), des classes dédiées aux élèves qui présentent d’importantes difficultés scolaires. L’une d’entre elles est à Jules-Ferry, et c’est une fierté pour l’établissement. « C’est une vraie richesse, car très peu de collèges ont la chance de disposer d’une équipe spécialisée, et de dispositifs de découverte des métiers, explique le nouveau directeur de la section, Emmanuel Girard. La SEGPA doit être complètement incluse dans le collège, et pas considérée comme à part. »
À Vichy, le collège des Célestins est sur tous les fronts
Pour les inclure davantage, les élèves de 6e de la section sont donc intégrés dans quelques cours des autres classes. « Ça a différentes vertus : ils arrivent mieux à se considérer comme collégiens et non comme SEGPA, donc ils participent plus aux activités extrascolaires (chorale, association sportive…) »
Une ouverture sur le mondeL’établissement compte aussi une unité pédagogique pour enfants non allophones, pour des élèves de la 6e à la 3e. « Au bout de trois semaines, on commence à les intégrer dans des cours qui ne nécessitent pas de maîtriser la langue française, pour qu’ils se fassent des amis et qu’ils s’intègrent, crescendo », précise la directrice Nathalie Hillali. L'unité compte 12 élèves pour cette rentrée, mais elle s'attend à ce que les effectifs doublent d'ici la fin d'année, comme c'est régulièrement le cas.Les élèves ont réalisé une fresque éphémère sous le préau du collège, peu avant cette rentrée 2024.
Ouvert sur l'international, le collège va également accueillir des élèves irlandais avant les vacances d'octobre, chez lesquels se rendront les jeunes vichyssois en mai. « Il s'agit d'un échange avec un collège ayant les mêmes valeurs de développement durable que les nôtres. De même, les élèves vont échanger, à distance, avec des collégiens des Pays-Bas sur des sujets environnementaux. Cela leur permettra également de parler anglais, et on espère que notre demande de subvention pour se rendre sur place sera acceptée. »
Enfin, en partenariat avec la préfecture et le CIDFF de l'Allier (Centre d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles), le collège participe à une expérimentation pour lutter contre la précarité menstruelle. « On fait partie des huit établissements du département intégrés dans l'expérimentation, précise la directrice. L'idée est de lever le tabou sur les règles. Nous avons également un distributeur de protections menstruelles, installé depuis l'année dernière, et il est très utilisé, à bon escient. Des élèves de SEGPA, filles et garçons, se sont emparés de son réapprovisionnement. »
Sandrine Gras