Affaire Jegou-Auradou : réquisitions, "manque de preuve"... pourquoi les rugbymen sont libres de rentrer en France

L'affaire Auradou-Jegou tire à sa fin. Les deux rugbymen français ont été autorisés à quitter l'Argentine et sont attendus en France, ce mercredi 4 septembre. 

Deux magistrats avaient rendu leurs réquisitions favorables pour leur retour au pays en fin de semaine dernière, détaillent nos confrères de L'Equipe, mais il manquait encore les réquisitions d'un troisième magistrat, obtenues lundi.  Malgré un recours de la plaignante, les deux joueurs ont été autorisés à prendre leur avion. 

Accusés de viol avec violence, Hugo Auradou et Oscar Jegou sont retenus en Argentine depuis le 7 juillet dernier. Mais l'affaire judiciaire tourne en faveur de la défense ces dernières semaines. La cheffe de l'unité de poursuite des crimes contre l'intégrité sexuelle, Orieta Daniela Chaler, s'est notamment fondé sur un "manque de preuves", afin de confirmer leur retour en France. 

La procureure estime d'ailleurs que les doutes se sont approfondis malgré la poursuite des investigations. Elle s'appuie, entre autres, sur des conversations entre la plaignante, sa confidente et une amie dénommée Cindy. 

Le témoignage de cette dernière, tout juste versé à l'enquête "n'apporte aucune information de qualité", selon Orieta Daniela Chaler. Cindy n'était pas présente à la soirée et n'aurait discuté de ce qui s'était passé avec la plaignante qu'une fois l'affaire médiatisée. La magistrate s'interroge donc sur ces faits "réinterprétés".

Autre élément en faveur des deux rugbymen : le témoignage de Patrick Arlettaz, l'entraîneur adjoint de l'équipe de France, qui a pris l'ascenseur au petit matin avec la plaignante. 

"Le témoin a indiqué qu'il l'avait saluée à sa descente de l'ascenseur, n'ayant remarqué aucune blessure chez la plaignante, ni rien qui ait attiré son attention, que ce soit dans son attitude ou sa tenue vestimentaire", assure Orieta Daniela Chaler.

Et il y a aussi le témoignage d'une jeune femme qui a pris le taxi en même temps que la victime présumée pour se rendre à l'hôtel. Elle a affirmé qu'elle n'a à aucun moment vu la plaignante faire quelque chose de forcé dans la voiture, que le couple s'embrassait, riait et qu'il était. Il était "clair qu'ils allaient à l'hôtel avec l'intention d'avoir des relations sexuelles", toujours selon la magistrate.

Enfin, l'expertise psychiatrique de la plaignante n'a quant à elle pas pu se poursuivre. Cette dernière n'ayant pas pu se rendre aux dernières convocations, que son avocate a justifié par une tentative de suicide et une santé mentale fragile.

Le retour en France des deux rugbymen est un soulagement pour leur club de La Rochelle et de Pau. "Nous sommes soulagés et impatients de retrouver Oscar à La Rochelle dans les prochaines heures", a notamment écrit le Stade Rochelais.

De son côté, la Section paloise estime au sujet d'Hugo Auradou "qu'il s'agit d'un pas de plus vers la reconnaissance de son innocence".