Auguste Boudignon, l'architecte devenu peintre s'en est allé
Depuis quand peignait-il la place du Plot ? « Au moins cinquante ans ! », s’amusait-il à dire dans nos colonnes en 2018. Figure familière de la place, sa silhouette et sa bonhomie plantées devant son chevalet les jours de marché resteront sans doute la dernière image que beaucoup conserveront d’Auguste Boudignon. « J’adore Le Puy », nous confiait-il. Le peintre s’est éteint ce lundi, à l’âge de 93 ans.Auguste Boudignon est né au Puy-en-Velay, « en face de la fontaine des Choristes », aimait-il à souligner. Il a effectué ses études au Pensionnat Notre-Dame de France et a ensuite enseigné dans différents établissements scolaires privés (à Aurec-sur-Loire, au Pensio, etc..) avant de faire son apprentissage chez l’architecte Dominique Kaeppelin. Il est ensuite entré à la Coopérative d’habitat rural.
En 1962, il montait son agence d’architecture en tant que maître d’œuvre. Il s’associait quelques années plus tard à Jean-Pierre Canivet, un architecte de Saint-Étienne jusqu’en 1975. L’année suivante, il obtenait son diplôme d’architecte. « Il en était très fier », se souvient son fils, Philippe. Auguste Boudignon s’associera également avec Jean Fargette, puis avec son fils Philippe, de 1986 à 1992. Parmi ses réalisations, on lui doit notamment le bâtiment qui abrite L’Éveil (9 place Michelet au Puy) ; l’architecte a marqué quelques quartiers de la ville de sa patte, à commencer par Michelet. Il a aussi conçu un immeuble du 13 cours Victor-Hugo ou encore la caserne des pompiers. Il a également travaillé à Toulouse, Nîmes…Auguste Boudignon prend sa retraite en 1995, et se consacre dès lors à une passion qui ne l’a jamais quitté et à laquelle il s’adonnait dès que possible : la peinture.Auguste Boudignon. Photo Vincent Jolfre
Portraits, paysages, scène de rue, affiches (pour le rassemblement des montgolfières, par exemple), Auguste Boudignon maîtrisait bien des genres et des techniques en la matière. D’ailleurs, l’artiste a été récompensé par plusieurs prix à commencer par le Premier prix du Salon des indépendants de Paris. Il donnait également des conférences très suivies.En 1997, il ouvre un atelier - le dernier était situé rue des Carmes - où il prodiguait des cours jusqu’à il y a trois ans, date à laquelle l’artiste était victime d’un AVC, le conduisant à cesser toute activité. « Jusque-là, presque il couchait dans son atelier », se souvient son fils.Outre le peintre, restera le souvenir d’un homme jovial à l’œil malicieux, toujours souriant, qui a voué une adoration sans faille à la ville qui l’a vu naître. Il avait trois enfants, un garçon et deux filles. Ses obsèques seront célébrées vendredi 6 septembre à 10 heures en l’église des Carmes. Notre journal adresse ses condoléances à sa famille.
Nathalie Courtial