Plus de 150 manifestations en France contre le "coup de force" de Macron
Le 27 août dernier, l’Union étudiante et l’Union syndicale lycéenne, aussitôt rejointe par LFI (La France insoumise) avaient lancé conjointement un appel à manifester le 7 septembre contre « l’autocratie » d’Emmanuel Macron. Mais voilà qu’après cinquante jours qui ont vu le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal expédier les affaires courantes, un Premier ministre a enfin été nommé par le président de la République.
Reste le « coup de force » d’Emmanuel Macron qui, avec Michel Barnier, a décidé d’imposer une personnalité de droite alors que la gauche, sans être majoritaire, constitue la première force politique à l’Assemblée nationale. L’appel à manifester aujourd’hui, à Paris comme en province, est dès lors maintenu.
« Le président de la République, pointe Éléonore Schmitt, porte-parole de l’Union étudiante, a nommé à Matignon quelqu’un qui appartient à une formation qui n’est pas sortie grandie des dernières élections : non seulement la droite républicaine n’a pas progressé aux législatives, mais quelques-uns de ses élus n’ont pas hésité à pactiser avec l’extrême droite. La nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre n’a d’ailleurs pu se faire qu’avec l’aval tacite du Rassemblement national. »
« Déni de démocratie »La ligne « brune » aurait ainsi été franchie pour le syndicat étudiant qui revendique une conduite citoyenne. « Nous considérons, souligne sa porte-parole, que la politique fait partie de notre champ de compétences. Aux européennes, nous nous étions engagés contre l’extrême droite. Nous avons ensuite dénoncé comme un déni de démocratie la trop longue période de transition du gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal. Toutes les questions se rejoignent, toutes ou presque sont politiques, de la nomination d’un Premier ministre aux difficultés des étudiants, nombreux en situation de paupérisation. »
« En l’occurrence, poursuit Éléonore Schmitt, nous attendions que le résultat des urnes soit respecté, que Matignon revienne à une personnalité de la coalition - le Nouveau Front populaire - arrivée en tête aux législatives en ramenant dans les bureaux de vote des électeurs qui avaient pris pour habitude de les déserter, plus largement à une personnalité qui porte les valeurs de progrès social auxquelles l’Union étudiante est attachée ainsi que les nombreuses associations et formations politiques qui se sont jointes à l’appel commun que nous avons lancé avec l’Union syndicale lycéenne. »
« Respect du vote »Le Planning familial est du lot. L’association féministe et d’éducation populaire a, sur le réseau social X, expliqué vouloir rester « cohérente dans sa démarche ». Elle, qui avait appelé à voter NFP lors des élections législatives, manifestera ainsi aujourd’hui pour « le respect du vote exprimé ».
Aussitôt évoquée, le 26 août très précisément, la proposition du Nouveau Front populaire de voir à Matignon Lucie Castets, qu’il pensait plus consensuelle que bien d’autres, avait aussitôt été écartée par l’Élysée qui, dans un communiqué, avait excipé que « la stabilité institutionnelle impose de ne pas retenir cette option. »
Sera-t-elle assurée avec Michel Barnier?? Possible, mais sur d’autres bases que celles qui animeront les quelque 150 rassemblements prévus aujourd’hui.
Jérôme Pilleyre
Organisations participantes. Se sont joints à l’appel, lancé par l'Union étudiante et l’Union syndicale lycéenne, les associations Planning familial, Nous Toutes, Attac, Le Jeune Garde et des fédérations de la CGT, mais pas la centrale, ainsi que LFI (La France insoumise), le Parti communiste, EELV (Europe Écologie Les Verts), Génération·s et le NPA (Nouveau parti anticapitaliste).