Ouverture de la chasse ce dimanche : en Haute-Vienne, des mesures pour mieux réguler le gibier attendues par les agriculteurs
La fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de la Haute-Vienne manifestait le 28 juin dernier pour dénoncer les dégâts causés par une « prolifération incontrôlée de gibier » sur les cultures.
« Nous sommes en contact régulier avec la DDT (Direction départementale des territoires, ndlr) mais nous attendons toujours des nouvelles concrètes du préfet. Si aucune de nos demandes n’est intégrée dans le prochain schéma départemental de gestion cynégétique (*), nous ne le voterons pas », prévient Pascal Germond de la FDSEA 87.
Un arrêté préfectoral de chasse applicable sur tous les territoires souhaitéLe schéma, déjà voté en assemblée générale depuis le 1er juillet par la fédération départementale de chasse, devrait être soumis au vote à la FDSEA en commission départementale de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS) au mois d’octobre.
Les agriculteurs réclament auprès du préfet et de tous les responsables de territoire - ACCA et présidents de chasse privée - de « réguler drastiquement » les espèces via l’application d’un arrêté préfectoral de chasse applicable sur tous les territoires, sans que les autorités puissent y déroger par des restrictions.
« Le Préfet est le seul à pouvoir légiférer pour que les chasseurs qui sont dans les règles puissent chasser en toute liberté, poursuit Pascal Germond. Nos cultures sont détruites par le passage des sangliers et les cerfs mangent notre maïs. »
« Il n’y a pas d’interdiction de chasser envers les agriculteurs, précise la porte-parole de la fédération de chasse Natacha Poirier. Mais il y a effectivement des modes de chasse avec des règles appliquées sur chaque territoire. Le schéma ne prévoit pas de changement sur ce point. Cela relève de la liberté associative des ACCA. De notre côté, nous favorisons la chasse sur tous les territoires, en battue, à l’approche ou à l’affût. »
Natacha Poirier rappelle que le sanglier est chassable toute l’année, avec certaines périodes dédiées pour la protection des semis.
Face aux dégâts causés par le gibier, la fédération de chasse rappelle la mise en place de moyens de prévention, comme l’installation de clôtures électriques et la mise à disposition de répulsifs à 11 euros la dose pour un hectare.
(*) Document référence de la chasse et de son organisation dans le département.
Aline Combrouze
Réaction du Préfet de la Haute-Vienne
« Si j’écoute les chasseurs, tout va bien. Si j’écoute les agriculteurs, tout va mal. » Pour François Pesneau, le préfet de la Haute-Vienne, la vérité sur la situation de la population de sangliers et sur les conséquences de leur présence en abondance dans certaines zones du département serait plutôt entre les deux.
« Si le schéma cynégétique n’est pas assez abouti, nous ajournons sa présentation et nous travaillons. Mais il n’est pas là pour monter les uns contre les autres ». Et le préfet de rappeler que « 6 à 8.000 sangliers ont été abattus l’an dernier. Pour les cervidés, les problèmes sont exacerbés du côté de Compreignac. Mais le schéma ne fait pas la chasse. Il faut que les chasseurs chassent plus et notamment en ne tirant pas que les cerfs mais aussi les biches. Et les agriculteurs doivent aussi s’organiser en installant des protections, des pièges et également en chassant ».