Pourquoi fallait-il "en être" pour voir Charly et Michel à Avermes
La culture est absolument nécessaire. Parce qu’elle nourrit autant le corps que l’esprit. Démonstration à Avermes ce vendredi soir, en ouverture de saison. Salle comble, strapontins compris : 342 places bien occupées.
Salle comble pour l'ouverture. Photo Séverine TREMODEUX
On a ri jusqu’en bas du ventre, apprécié les jeux de mots qui chatouillent le cerveau, remué du popotin sur nos rembourrés, soupiré après une chanson triste… On s’est laissé transporter dans l’univers de Charly (poète poète), venu avec son « concerto déconcertant ». Charly. Photos Séverine TREMODEUXIl a failli nous perdre, le bougre, avec ses balbutiements et ses lapsus dans son « sextape hormone », euh, son spectacle hors norme. Et puis il nous a ferrés, avec douceur. Il est attachant, ce petit Charly, habillé comme une abeille et les cheveux dressés en pointe. En duo avec son « cousin Michel » à la technique (qui enregistre des loops et les mixe avec adresse), il conte et chante ses histoires en « haïkus longs » : enfant abandonné, petite fille qui se rêve chevalier (« tout n’est pas toujours bon quand c’est rose »), futur père angoissé (« fiston, tu ne dois pas sortir »), alcoolisme (« le verre solitaire »), réchauffement climatique (« Tout a fondu, on est tout con fondus »)… Il conte la vie et l’angoisse de la vie. Mais finalement la vie est belle et la poésie la révèle. « L’essentiel, c’est de prendre son pied ! », lance-t-il, muni d’un très grand pied de micro, après une tentative de définition de l’amour. Un spectateur a chanté en chœur : « Tu es le miel dans ma vinaigrette, tu es le guidon de ma trottinette ».Photo Séverine TREMODEUX
Swing, folk, magie, humour…Alain Chamfort et le magacien Donovan à voir à Avermes cette année
Le maire d’Avermes Jean-Luc Albouy, pour qui ce fut la première présentation de saison, l’a redit dans son allocution : « La culture est un lien important. Je souligne la chance que nous avons de pouvoir présenter un panel de spectacles avec des artistes qui viennent de tous les horizons ». Eliane Huguet, adjointe à la culture, a enfoncé le clou : « Ce n’est pas facile, mais la mairie d’Avermes a fait le choix de mettre la culture en avant de la scène ». Une vraie ambition politique pour une petite ville qu’il faut saluer et qui se développe, avec la billetterie qui s’est mise à l’heure d’Internet et avec la construction du Point commun, qui promet de belles choses.Le maire Jean-Luc Albouy et l'adjointe à la culture Eliane Huguet. Photo Séverine TREMODEUXToute l’équipe culturelle (*), que l’on connaît à force par leurs prénoms – Sandra la programmatrice, William et Sylvain les techniciens, Isabelle à la billetterie, Magali et Sandrine pour la médiathèque la Passerelle – a concocté un joli programme pour cette année, présenté en vidéos : immersion efficace. On se réchauffe déjà avec le swing et la folk de Two roots, Picky Banshees, Gemma and the driver, des Swingirls (« Oh les filles ! ») ainsi que des couples chantants Le Grand soir et l’Aventura. Sans oublier l’humour de Willy Rovelli, les prouesses attendues du magicien Donovan et la chanson Manureva d’Alain Chamfort, qui poursuit sa petite musique, bien après la soirée.(*) En collaboration avec l’AVCA, toujours fidèle au poste à la buvette et à l’organisation de deux temps forts dans l’année, les Nuits trad et les Journées nature, qui promettent de mettre les mains dans l’argile.
Mathilde Duchatelle