Qui sont ces bénévoles qui se retrouvent chaque été pour restaurer un château dans l'Allier ?

Pendant leurs vacances d’été, ces bénévoles ont choisi de se réunir et de travailler ensemble pour restaurer le château de Montgilbert, laissé en ruines depuis la Révolution. Ferrières-sur-Sichon, située à 25 km au sud-est de Vichy, abrite ce château depuis de très nombreuses années.

L’association de Montgilbert et l’association Rempart sont toutes deux dédiées à la restauration des monuments historiques. Depuis 1974, leur mission a toujours été de sauvegarder, restaurer et animer le château de Montgilbert.

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Chaque été, elles organisent des chantiers de bénévoles. Cette année, du 15 au 21, le chantier s’est déroulé en trois sessions de 15 jours, réunissant des bénévoles venus des quatre coins de la France, mais aussi de l’étranger.Le but de ce chantier ? Débroussailler, réaliser des travaux de maçonnerie, consolider les murs, restaurer des pierres endommagées, entretenir les espaces extérieurs, et redonner vie aux éléments historiques du château.

Pour Hossain, 18 ans, venu tout droit de Paris, aider les gens fait partie de ses valeurs. « Je veux et j’aime apporter mon aide aux gens. En plus de ça, j’adore restaurer les bâtiments anciens. Me dire que j’ai mis la main à la pâte, c’est une fierté. »

Il n’est d’ailleurs pas le seul à avoir parcouru des centaines de kilomètres pour arriver jusqu’à Ferrières-sur-Sichon. Clara, 22 ans, est arrivée tout droit de Bretagne. Contrairement à Hossain, ce n’est pas sa première fois. Elle restaure des monuments anciens depuis longtemps et a souhaité découvrir celui de Montgilbert, qui fait aujourd’hui partie de ses chantiers coup de cœur.

J’aime être proche du patrimoine. Et vivre ensemble, c’est génial. Je me suis fait des amis et chaque année, pour la plupart, on se retrouve. C’est vraiment bien.

Cette étudiante en restauration de bâtiments anciens est sur la bonne voie. Une chose est certaine, elle continuera de venir et d’en apprendre chaque année.

Bien sûr, l’association achète tout le matériel nécessaire et le met à disposition des bénévoles. « Grâce aux financements externes du Conseil départemental, de la DRAC*, de la DRAJES, de la commune, etc., nous pouvons acheter tout ce dont nous avons besoin. Chaque année il faut compter entre 15 et 17.000 euros de budget. »

Pour chaque séjour de deux semaines, les participants doivent régler la somme de 120 euros, qui comprend le logement, la nourriture, ainsi que le nettoyage des vêtements ou autres services, si nécessaire.« En plus des moments passés sur les chantiers, nous proposons des sorties, des promenades, des baignades, et nous nous efforçons de favoriser les échanges et le partage. C’est souvent pour cette raison que beaucoup reviennent chaque année. »

Petit rappel sur l’histoire de ce château : construit par Saint-Gérand vers 1250 sous le règne de Saint-Louis, il est rapidement devenu célèbre. Occupé par plusieurs familles au fil des ans, le château a été progressivement délaissé à partir du XVIIe siècle, au profit du château de Mayet-de-Montagne. Certaines parties du château ont été complètement laissées à l’abandon.

Dans un état de ruine, le château est vendu comme bien national le 24 mai 1794. Le 11 octobre 1930, il est inscrit aux Monuments Historiques.C’est la même année que l’association de Montgilbert a vu le jour et a commencé ses travaux de rénovation.

Bien évidemment, des autorisations sont nécessaires et même obligatoires pour entreprendre le moindre travail sur les lieux. « Nous avons demandé l’autorisation au propriétaire, mais également à un architecte pour pouvoir réaliser les travaux correctement. »

Aujourd’hui, il est possible de visiter le château toute l’année. Il est également possible de demander une visite guidée pendant les périodes de travaux.

Texte et photos Dounia Lemmouchia(*) Direction régionale des Affaires culturelles.