La belle empreinte d’Onisan
Le graff, ou street art, reste encore un art nouveau qui doit chercher à prendre sa place. Romain, prononcez Onisan de son nom d’artiste, en sait quelque chose. « La technique réclame de grandes surfaces et rares sont celles où l’on nous permet de nous exprimer librement. »
Quand il est de passage à Vichy afin de rendre visite à sa grand-mère et à son père, Onisan a l’habitude de se rendre au skate-park, sis au tir aux pigeons. « Il est de coutume que ces lieux dédiés aux jeunes nous soient accessibles. La déco va bien avec l’ambiance. »
« Nos tableaux sont éphémères »Il choisit un panneau où la peinture de la précédente œuvre est plus ou moins dégradée. « Si c’est possible, j’évite de « toyer » (bêtement recouvrir) et je m’efforce d’intégrer ce qui reste de beau. C’est une forme de respect. Mais le jeu, nous le connaissons tous, nos tableaux sont éphémères. »
Cet après-midi-là, Onisan est seul sur le skate-park. Les bombes pulvérisent leurs jets de couleurs. « Pas d’idées précises. À l’inspiration. En fait, je travaille la technique. J’expérimente. » Près de vingt ans qu’il graffe. « Avec un job à côté, parce que c’est dur de percer dans le milieu. En amont, je travaille le dessin. Papier-crayon. Il faut que le geste soit fluide, parfaitement maîtrisé. »
Tel un artiste des cavernes de passage, Onisan a laissé son empreinte. On aimerait lui dire que les historiens se pencheront sur cette dernière dans quelques millénaires…, mais une poignée de jours plus tard, la peinture a été « toyée ». Pas grave, c’est le jeu !