Pourquoi vous devriez planter des essences végétales au pied de votre maison ou de votre immeuble à Aurillac ?
À l’instar des métropoles qui accompagnent les propriétaires dans la végétalisation de leur façade, la mairie va mettre en place, en octobre également, un « permis de végétaliser ». « Il s’agira d’autoriser les citoyens, qui en font la demande à la mairie, à occuper une partie de l’espace public pour planter des essences au pied de leur maison », décrit Mireille Laborie, élue chargée du défi climatique et de la transition écologique à la Ville.
Les plantes grimpantes "ne changent rien"Creuser une fosse pour créer de « petits espaces verts » sera donc bientôt possible, soumis toutefois à une obligation d’entretien par les propriétaires. Même les immeubles sont concernés, à condition que tous les copropriétaires soient d’accord. « Ils auront le choix dans une liste de végétaux, parce qu’on travaille sur la biodiversité. Il s’agit d’impulser une dynamique, tout en respectant l’espace public, et en veillant à maintenir la largeur du trottoir nécessaire, par exemple. Quant aux plantes grimpantes, elle émet des réserves « c’est joli, mais ça ne change rien, sauf pour la biodiversité peut-être ». Ce projet fait partie des idées qui ont émergé du conseil citoyen de la transition écologique, lancé en 2021. Ce panel représentatif des habitants d’Aurillac est aujourd’hui ouvert à tous sur demande.
Aurillac est l'une des villes les moins arborées de France, selon une étude qui n'intéresse guère la mairie
Planter des arbres pour lutter contre les effets du changement climatique est l’un des enjeux dont se sont emparés les élus des grandes métropoles, comme Lille, depuis plus de dix ans. À Aurillac, le Guide de l’arbre (*), édité par la Ville et rédigé avec le Centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE), permet d’en faire le constat. Dans la rue des Frères-Charmes, par exemple, une modélisation permet d’observer qu’en présence de grands arbres, la température ressentie par les habitants serait de 13 °C moins élevée, que sans arbre. Cette différence se ressent aussi en présence de petits arbres : - 9 °C. Cet indice de confort thermique (UTCI) montre que l’une des pistes pour réduire les îlots de chaleur en ville réside dans la plantation.
Une évolution par étapesAurillac a déjà amorcé sa transfiguration. À présent, le centre-ville se revégétalise doucement. Mirelle Laborie raisonne par étapes. « On a fini Saint-Géraud, on va attaquer Gerbert », assurant que depuis quelque temps, « tout est revu » dans ce sens-là. Fière de Vivacité, où « 50 arbres ont été replantés », elle l’est moins de la minéralité de l’esplanade Michel-Crespin, mais promet qu’une « pergola le long de la maison des associations » permettra d’apporter de l’ombre végétale.
Il est vrai que nous sommes parfois obligés d’abattre des arbres, soit par sécurité publique, soit parce qu’ils sont malades. Toutes les maladies ne sont pas forcément visibles
, admet l’élue. Mais en plus des mesures de compensation de replantation, un nouveau dispositif va voir le jour à Aurillac : « Un arbre, une naissance » sera lancé « dès octobre ». Il repose sur une initiative durable : « À chaque famille qui accueille un bébé, nous proposons un arbre à choisir parmi une liste d’essences. Ceux qui n’ont pas de terrain auront le choix de le planter sur la promenade de Vorona, au printemps, lors d’une cérémonie commune », assure-t-elle. À raison d’une cinquantaine d’euros par essence et d’environ 180 naissances par an dans la cité géraldienne, cela représente un « coût utile pour la société ».
Anna Modolo (*) Le livret est disponible sur demande. Une action de sensibilisation à l’importance de l’arbre va être déployée auprès des maîtres d’ouvrage, des propriétaires, des professionnels, pour rappeler les mesures répressives.