"Je réfute chaque élément reproché" : la réaction de l'ancien directeur de Viltaïs
Après l’article paru le 20 septembre (le 19 septembre sur le site internet), Yannick Lucot, l’ancien directeur de l’association Viltaïs, réagit aux faits qui lui sont reprochés et pour lesquels il comparaîtra devant la justice, le 11 décembre prochain.
Comment avez-vous réagi à la convocation au tribunal?? Je suis parfaitement innocent des infractions qui me sont reprochées. Je réfute chaque élément et nous démontrerons avec mon avocat, Me Canis, l’inanité des faits que l’on m’impute.
Que répondez-vous aux accusations?? Je n’ai évidemment jamais détourné de fonds publics. Suite à un signalement de Tracfin (*) qui est erroné et à une enquête menée aveuglement à charge, il m’est reproché des dépenses et des investissements que je n’ai pas décidés seul, mais en concertation, qui ont été validés par les organes de contrôle et qui, jusqu’ici, n’avaient pas fait l’objet de la moindre observation. Durant vingt-quatre ans, j’ai travaillé sans compter mes efforts (jours, nuits, fériés, week-end…) avec engagement et détermination et ai répondu à toutes les missions confiées, notamment celles de l’État en œuvrant pour l’accompagnement de plus de 6.000 personnes par an et en développant l’ensemble des activités de l’association. En vingt-quatre ans, l’association est passée de 17 à 340 salariés, de 800.000 euros à 30 millions de budget et a créé ainsi de nombreux emplois prioritairement sur l’agglomération moulinoise et le département de l’Allier, mais aussi sur vingt-six autres départements et cinq régions.
Pourtant, toutes vos missions au sein de Viltaïs étaient contrôlées?? Au regard du nombre de process et de contrôles menés depuis plus vingt ans garantissant la régularité des dépenses faites et des investissements engagés, sachant que le travail a été mené conjointement et en étroite collaboration avec le président, le bureau, le conseil d’administration de l’association, l’expert-comptable et le commissaire aux comptes, s’il y avait eu une quelconque anomalie ou infraction, il y a très longtemps, qu’elle aurait été relevée, que j’aurais fait l’objet de sanctions disciplinaires et de poursuites. Pendant, toutes ces années, toutes les personnes que je viens de citer ne m’ont jamais fait le moindre reproche et les comptes ont été validés par tous les organes de contrôle.
Comment abordez-vous le volet judiciaire?? J’ai relevé de nombreux défis pour les autres durant toute ma carrière professionnelle, je ne pensais pas avoir à mener aujourd’hui un tel combat qui concerne ma personne et affecte tous mes proches que je remercie chaleureusement de leur entier soutien. Au mépris de la présomption d’innocence et sans attendre l’issue judiciaire, certains ont cru utile de violer le secret de l’enquête en parlant à la presse du dossier pénal en cours. Tout cela est profondément injuste et il est temps pour moi d’entrer dans ce combat judiciaire et de prouver ma probité.
(*) Un signalement avait été fait auprès de Tracfin et une enquête avait été ouverte et confiée à la brigade financière de Clermont-Ferrand. Tracfin est un service de renseignement placé sous l’autorité du ministère de l’Economies, des Finances et de la Souveraineté, luttant contre les circuits financiers clandestins, le blanchiment d’argent, entre autres.
Propos recueillis par Alexandre Chatenet